Je commencerais cet exposé par une citation de Maurice Vaïsse qui écrit que la guerre : "c'est d'abord des faits militaires, mais aussi des discours politiques". Et ce discours du 29 décembre 1940, un des nombreux "Fireside Chat" (fameuses et récurrentes causeries au coin du feu de Roosevelt, au nombre de 30) en fait indéniablement partie. L'auteur comme dit précédemment est Franklin Delano Roosevelt, alors président des Etats-Unis entamant son quatrième mandat avec l'étiquette démocrate. Pour rappeler brièvement sa carrière (déjà explicité par l'autre groupe), ce natif de l'Etat de New-York (Hyde Park), est né dans une riche famille de propriétaires. Suivant une scolarité prestigieuse, il est effectivement diplômé de l'université d'Harvard en 1903. Il étudie également le droit à la Colombia University Law of School de 1904 à 1907. Cet avocat de formation devient alors membre du New York State Senate de 1911 à 1913 puis gravissant les échelons, il devient ministre délégué à la Marine de 1913 à 1920 pour enfin devenir Gouverneur de New-York de 1929 à 1933. Concernant, l'extrait, il est destiné à toute la nation américaine et permet également de clarifier la situation des Etats-Unis alors encore neutres, étant donné qu'ils ne sont pas entrés en guerre. Il se tient alors à un moment vital, l'historien Walter Lippmann évoque un "carrefour de l'histoire" pour les Etats-Unis. Mais aussi, ce discours révèle non seulement l'évolution de Roosevelt, comme le montre Jacques Portes, le président passant progressivement d'un : "isolationnisme dû au pacifisme de l'opinion" de 1933 à 1935 à une "période d'impuissance" de 1936 à 1938 pour qu'enfin à l'été 1939, je cite : "FDR est persuadé que la guerre est inévitable". Mais surtout de l'évolution de l'opinion publique américaine. Concernant le découpage du texte, il peut se diviser ainsi : de la ligne 1 à la ligne à la ligne 10, le président évoque l'objectif à atteindre et les efforts déjà entrepris, puis dans une deuxième partie de la ligne 11 à la ligne 20, Roosevelt établit la marche à suivre pour accomplir cette politique nécessaire, et enfin de la ligne 20 à la fin, ce dernier tente de convaincre ses concitoyens de la nécessité de ces efforts gigantesques à faire avec divers arguments (...)
[...] Un réarmement qui selon l'historien Frank se fait alors aux dépens de la production civile. Les biens de la production civile, cités à la ligne 9 : automobiles, tondeuses à gazon, machines à coudre . qui sont des biens de consommation sont dès lors visés mais à ce moment les fabrications de nature civiles ne cessent encore d'alimenter le marché. Effectivement, les fournitures de matériel de guerre étaient livrées avec parcimonie selon Fohlen car la production vient alors tout juste de s'organiser. [...]
[...] dans le pays La production doit être donc nationale, de la conception responsables, ingénieurs (l.4) jusqu'à la réalisation machines, ouvriers 4-5). Cette volonté affichée par Roosevelt est aussi due au fait qu'il est notamment poussé par son entourage dont Stimson (Secrétaire d'état à la Guerre) et d'autres de l'administration à accroître la production d'armes pour la défense. L'historien Langer dit notamment à ce sujet : que c'était le choix entre le beurre et les canons Le caractère intensif que doit revêtir cette transformation de l'industrie ressort explicitement du discours, des centaines de milliers d'ouvriers disséminés dans le pays». [...]
[...] Mais les États-Unis restent et sont encore short of war (c'est à dire hors de la guerre) à cette période. L'attitude de Roosevelt semble alors difficile à cerner, les historiens sont en effet divisés sur la politique extérieure du président, dans ces années là, certains comme Lippmann qui écrit : Roosevelt ne pût que tâtonner de 1937 à 1940 la tâche à accomplir André Kaspi note que cette politique, : manque de clarté [ . ]et le président Roosevelt en porte la responsabilité principale Dallek lui note : que Roosevelt a une volonté réelle de garder le pays hors de la guerre mais il rejette une neutralité franche Pour résumer la situation durant cette période je citerai les mots de Roosevelt en personne, le président dans une lettre écrit : Je marche littéralement sur des oeufs en s'adressant à Tweedsmuir alors gouverneur général du Canada. [...]
[...] Ajoutant plus loin : Pour le président Roosevelt, cette causerie au coin du feu a clarifié le choix de l'Amérique, un choix fait depuis longtemps Et c'est notamment par la suite que convaincu d'avoir un consensus général pour étendre l'aide américaine que FDR demande au Congrès, la pleine autorité pour agir dans cette voie. [...]
[...] ] ouvriers C'est en effet un des leitmotiv récurrent et à plusieurs fois réaffirmé par Franklin Delano Roosevelt, la coopération de toute la nation, de l'ouvrier à l'industriel. La mobilisation du pays est donc au centre de la nouvelle politique de FDR qu'il veut mettre en place et qui d'ailleurs est absolument nécessaire comme le souligne Walter Lippmann qui écrit que dans cette situation, il fallait : mobiliser toute la main d'oeuvre, toute l'industrie, tout l'argent du pays Ainsi, comme vu précédemment l'implication des industriels mais aussi des ouvriers est primordiale. [...]
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