Le 28 juin 1914 à Sarajevo, le nationaliste Serbe Gavrilo Princip assassine l'archiduc François-Ferdinand, héritier de l'empire austro-hongrois au moment où son accession au trône semblait imminente. La diplomatie internationale est alors bouleversée et les tensions entre les différentes nations atteignent leur paroxysme par le jeu des Alliances.
Alors que la montée du nationalisme s'accroît dans de nombreux partis politiques français, le parti socialiste, guidé par Jean Jaurès, prône la paix. Durant cette période de crise, Jaurès va mener multiples combats avec l'espoir que le pacifisme l'emporte sur l'impérialisme. Hélas, le vendredi 31 juillet 1914 à 21 h 30, alors qu'il dîne au café du Croissant, rue Montmartre, à deux pas du siège de son journal "L'Humanité", le nationaliste français Raoul Vilain l'assassine. Ce dernier met ainsi un terme aux efforts désespérés que Jaurès avait entrepris depuis l'attentat de Sarajevo pour empêcher un terrible conflit en Europe.
[...] La Disparition du Dernier Rempart contre la Guerre C'est au tournant du siècle que la lutte pour la paix lui est apparue urgente et prioritaire. Les conflits particulièrement aigus entre les impérialistes européens, notamment dans le partage du continent africain, et surtout pendant les guerres balkaniques de 1912 à 1913, vont fortement le préoccuper. S'ajoute à cela la montée du nationalisme dans les pays européens. L.10 Passionné pour la lutte qui élève l'humanité et la rend meilleur, il n'a jamais douté En 1904, Jaurès fonde le quotidien L'Humanité qu'il dirige jusqu'à sa mort. [...]
[...] Dans ce discours, que certains historiens disent improvisé, Léon Jouhaux emploie un ton dur conjugué au désespoir. En effet, à ce moment de l'histoire, Jaurès symbolisait à lui seul l'espoir d'une paix possible et sa mort amena pessimisme quant au sort futur du monde, même au sein des communautés les plus pacifistes. On peut alors se demander en quoi ce discours intitulé A Jean Jaurès marque une rupture radicale dans l'orientation de la politique diplomatique de la Gauche à cette époque. [...]
[...] L Partisan du travail, il était pour l'activité Jouhaux rappelle alors les convictions profondes qui animaient Jaurès. Ce dernier ne cessait de mettre en avant le travail des prolétaires comme moyen d'émancipation. Les ouvriers, qu'il a connus surtout à travers les mineurs d'Albi et les verriers du Tarn, sont dans sa pensée le principal levier de la transformation sociale. L Penché sur la classe ouvrière, il écoutait monter vers lui ses pulsations, il les analysait, les traduisait intelligiblement pour tous L.15 Il vivait pour la classe ouvrière Sage intellectuel, il est le rapporteur de la vie et de la lutte ouvrière, et chose importante, il ne s'est jamais érigé comme le détenteur de la vérité. [...]
[...] L.24 Jaurès a été notre réconfort dans notre action passionnée pour la paix Jaurès tente alors d'infléchir, dans un sens favorable à la paix, la politique gouvernementale. Il rappelle le mot d'ordre de grève générale décidé par l'Internationale ouvrière en cas de déclenchement de la guerre. Le 31 juillet, jour même de son assassinat, il écrira dans son journal ces derniers mots : Le plus grand danger à l'heure actuelle n'est pas, si je puis dire, dans les événements eux-mêmes. [...]
[...] Au début de cette affaire, Jaurès est pourtant convaincu de la culpabilité du capitaine Dreyfus. Mais en 1898, il va changer de position après avoir pris connaissance du J'accuse de Zola et s'engage alors avec passion dans la défense de cet homme. Par cet évènement, il devient un homme politique à l'influence nationale. Par sa forte légitimité et son charisme, il souhaite éveiller chez tous de l'humanité. Le nom qu'il a donné à son journal en a d'ailleurs ce sens profond. [...]
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