Le document est un extrait du célèbre discours de la "Nouvelle Frontière", prononcé par John Fitzgerald Kennedy le 15 juillet 1960 à Los Angeles, lors de la Convention du parti démocrate pour les élections présidentielles américaines. Dans le processus électoral américain, la Convention est l'assemblée au cours de laquelle les représentants de chaque parti désignent leur candidat officiel aux élections présidentielles.
John Fitzgerald Kennedy vient de recevoir l'investiture du parti démocrate pour briguer la présidence des États-Unis et prononce ce discours par lequel il accepte son investiture de candidat officiel et présente son programme électoral. Kennedy forme le "ticket" du parti démocrate avec son colistier, Lyndon Baynes Johnson, qui sera vice-président en cas de victoire démocrate. Ce discours est destiné à la fois aux délégués démocrates à la Convention et à la population américaine.
Sur le plan intérieur, le républicain Eisenhower achève son second mandat (il a été élu la première fois en 1952, succédant au démocrate Truman) et en vertu de la Constitution des États-Unis ne peut plus se présenter à la présidence. Kennedy est alors opposé à l'ancien vice-président d'Eisenhower, Richard Nixon et doit relever le défi d'affronter l'administration sortante. Sur le plan international, le monde est dans la période de la guerre froide et plus précisément en 1960 dans la phase dite de "coexistence pacifique". Dans son discours, Kennedy dresse un tableau critique du bilan de son prédécesseur, mais tente de redonner espoir aux Américains en leur proposant de nouveaux défis à relever.
[...] "L'autre Amérique" (Harrington), c'est près de 14% de la population américaine qui vit au- dessous du seuil de pauvreté au début des années 60. Ce sont des femmes seules, des membres des minorités ethniques, des petits Farmers endettés, des ouvriers et des mineurs au chômage, des populations que le système laisse en marge de la société sans leur donner "revenu, formation, et même moyen d'assurer à leur famille alimentation, logement et soins médicaux". Kennedy dénonce le manque d'implication de l'Etat dans le domaine social et l'insuffisance des mesures de reclassement et d'aides aux chômeurs. [...]
[...] Le candidat démocrate souligne que l'opposition Est/Ouest menace la paix en rappelant que "le monde a déjà frôlé des conflits" : blocus de Berlin ( 1948.1949 guerre de Corée ( 1950.1953 ) B. Kennedy s'inquiète des menaces qui pèsent sur les Etats-Unis Kennedy évoque l'évolution du rapport des forces entre les deux grandes puissances et fait allusion aux progrès militaires, scientifiques et technologiques inquiétants des Soviétiques avec la formule alarmiste : "l'équilibre des forces se rompt". Les Etats-Unis ont été la première puissance à posséder l'arme nucléaire en 1945. [...]
[...] L'instabilité politique et la "misère" peuvent faire le lit du communisme et permettre aux Soviétiques d'étendre leur zone d'influence. Kennedy pense probablement à l'Indochine où l'éviction des Français s'est traduite par la naissance d'un nouvel Etat "marxiste" en 1954, le Vietnam du Nord et qui depuis mène des opérations militaires au Sud Vietnam pour unifier le pays sous contrôle communiste. II. La situation intérieure américaine : "préjugés", "pauvreté", "surproduction" Kennedy fait une analyse critique de la situation intérieure américaine. Après avoir fait référence aux présidents démocrates Roosevelt et Truman, il évoque les transformations que l'Amérique a subies et notamment les progrès économiques ("révolution technologique dans l'agriculture", "révolution de l'automation") et l'allongement de l'espérance de vie moyenne des Américains ("Une révolution médicale a allongé la vie de nos aînés"). [...]
[...] Kennedy propose aux Américains d'adapter l'esprit pionnier à la résolution des problèmes politiques et sociaux internes et à la victoire sur l'Union Soviétique. (Quelle a été la portée de la politique mise en œuvre par Kennedy En novembre 1960, Kennedy remporte l'élection présidentielle face au républicain Richard Nixon de voix seulement. Son assassinat, en novembre 1963, à Dallas, ne lui permet pas de réaliser l'ensemble des réformes envisagées, cependant il a donné l'impulsion d'une modernisation de la société américaine tout en relevant le défi du face à face avec l'Union soviétique. [...]
[...] Dans un monde en situation de "paix armée", Kennedy est conscient du risque majeur de "destruction mutuelle assuré". C. Une vision enrichie et plus complexe du monde Depuis 1947 et la doctrine Truman du "containment", la vision américaine du monde est manichéenne :"Chaque nation doit choisir entre deux modes de vie opposés. L'un de ces modes de vie (les Etats-Unis et les démocraties parlementaires) repose sur la volonté de la majorité, et se distingue par des institutions libres, la garantie des libertés individuelles, de la liberté d'expression et de religion, et de l'absence d'oppression politique. [...]
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