Déclaration d'investiture de Pierre Mendès France, 17 juin 1954, discours, Mendès, Herriot, gaulliste, la guerre d'Indochine, justice sociale, député
Né en 1907, PMF est originaire de la petite bourgeoisie juive laïque et dreyfusarde. Le plus jeune en tout : le plus jeune avocat de France (1926), le plus jeune docteur en droit de France (1928), le plus jeune député à 25 ans (1932). Sa thèse sur l'œuvre financière du gouvernement Poincaré.
« Jeune Turc » du Parti radical, a adhéré en 1924. Dans le 2ème gouvernement de Front populaire de Léon Blum, il est devenu en mars 1938 le plus jeune sous secrétaire d'État au Trésor).
Arrêté et condamné par Vichy, il s'évade en juin 1941 et rejoint l'Angleterre. Officier dans l'aviation des FFL (Groupe Lorraine). De Gaulle le nomme en 1943 Commissaire aux Finances dans le CFLN d'Alger. Ministre de l'Économie nationale dans le GPRF en 1944, il préconise des mesures drastiques, qui l'opposent à la politique plus facile prônée par René Pleven. De Gaulle ayant tranché en faveur de la facilité, Pierre Mendès France démissionne du Gouvernement Provisoire, le 6 juin 1945, au nom de la rigueur.
Prenant du champ par rapport aux affaires gouvernementales françaises, il est devenu expert international représentant de la France au Conseil économique et social des Nations unies (1947-1951), directeur exécutif de la BIRD (1946-47), administrateur français du FMI (1946-59).
Dans ces instances, l'élu de la République qu'il n'a cessé d'être durant cette période, a entendu les critiques faites à la politique coloniale de la France, notamment en Indochine, et a sans doute pris conscience des hypothèques qu'elle fait peser sur le pays.
C'est sur ce thème que par trois fois, il prend la parole à la tribune de l'Assemblée nationale, gagnant peu à peu le surnom de Cassandre.
Le 19 octobre 1950, il pose le problème, au-delà du seul aspect financier, dans toutes ses dimensions : la France n'a plus le choix, selon lui, qu'entre l'intensification de la guerre ou la recherche d'un accord politique. Il reprend la parole le 22 novembre pour énoncer les conditions d'un règlement du conflit : négociations avec le Vietminh, reconnaissance de l'indépendance du Vietnam, élections libres et évacuation des troupes françaises. Le 31 décembre, son 3e réquisitoire lui vaut d'être le sujet inattendu du portrait de la semaine de France-Dimanche, rubrique tenue par Françoise Giroud et consacrée d'ordinaire aux artistes et aux écrivains. Désormais sa voix est écoutée, sinon entendue, des responsables politiques.
[...] refuse l'idée d'adéquation entre la coloration de son gouvernement et celle de sa majorité à la Chambre, d'où un gouvernement plutôt centre (un indépendant à l'Agriculture, le gal Koenig, gaulliste à la Défense, un MRP dissident à la France d'outre- mer . ) alors que sa majorité d'investiture était à gauche (PCF, SFIO, UDSR, radicaux, majorité des républicains-sociaux de l'URAS). II. Un programme de paix pour une France moderne Arrivée au pouvoir de PMF signifie fin de 4 ans d'indécision. [...]
[...] Rémond : "Une réputation indiscutée et le peu de circonstances qu'il eut pour la justifier". Une seule fois président du Conseil 7 mois 17 jours. Homme du recours soutenu par l'opinion publique et les parlementaires au début. Erosion du soutien parlementaire (droite voit dans l'action de PMF le bradage des colonies cf. sa politique d'autonomie et d'association en Tunisie, MRP voit en PMF un anti-européen, PCF s'oppose à son atlantisme et sa polit économique, d'où chute de PMF fev 1955 par 319 voix contre 273 et 22 abstentions). [...]
[...] "sollicitation de la confiance" des députés (l. 45) sur la base d'un programme défini clairement (le parler vrai de PMF) bien plus que sur la base d'une confiance de type politique pour sa personne ou pour son gouvernement. Sanction en cas d'échec : la démission (l. 41). Fonctionnement des institutions parlementaires pris au pied de la lettre, transparence. Ratification à la quasi-uninanimité des accords de Genève. Contrat accompli. Programme de redressement et d'expansion économique adopté par l'Assemblée le 10 août. [...]
[...] Commentaire : Déclaration d'investiture de Pierre Mendès France juin 1954 Introduction Né en 1907, PMF est originaire de la petite bourgeoisie juive laïque et dreyfusarde. Le plus jeune en tout : le plus jeune avocat de France (1926), le plus jeune docteur en droit de France (1928), le plus jeune député à 25 ans (1932). Sa thèse sur l'œuvre financière du gouvernement Poincaré. Jeune Turc du Parti radical, a adhéré en 1924. Dans le 2ème gouvernement de Front populaire de Léon Blum, il est devenu en mars 1938 le plus jeune sous secrétaire d'État au Trésor). [...]
[...] 43) Référence aux aspirations du pays (l. au vœu ardent de la nation toute entière (cf. pratique des "causeries du samedi" à la radio, lien direct et pédagogique avec les citoyens). PMF prend les Affaires étrangères, donc primauté accordée au règlement des problèmes extérieurs, urgence. Pour une "paix négociée avec l'adversaire" (l. en Indochine. Référence à la négociation déjà "engagée" (l. par Bidault et Laniel à la Conférence de Genève. Depuis défaite de Diên Biên Phu le 7 mai (l. négociation directe avec le Viêt-Minh. [...]
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