Le théâtre de l'Odéon à Paris est occupé le 15 mai 1968 par 2500 étudiants. Le directeur du théâtre, Jean-Louis Barrault, s'associe au mouvement. Pendant le mouvement de Mai, l'Odéon se transforme en tribune libre où les gens défilent pour prendre la parole.
Le texte proposé est un discours tenu à la tribune de l'Odéon le 5 juin 1968 par un orateur anonyme. L'anonymat est symbolique en soi, car c'est un trait typique des archives de mai 68. Aussi symbolise-t-il la collectivité et la multitude des acteurs de mai. L'intérêt d'analyser un discours tenu le 5 juin est de se positionner au point de vue de quelqu'un qui a vu tout le mois de mai passer.
[...] On retrouve dans la déclaration une inscription de mai 68 dans l'histoire selon une vision marxiste. Le texte est ouvert par la phrase suivante : le temps est en perpétuel mouvement (l.1). Il y a une volonté de prise de conscience d'une dynamique historique. L'auteur inscrit ensuite son époque dans le processus d'évolution historique. Il y a une volonté de rupture avec ce qui fut, une volonté de début nouveau, de page nouvelle dans l'histoire : les conditions d'hier ne sont plus celles d'aujourd'hui la société actuelle est en profonde mutation dans toutes ses structures On évoque des changements profonds des structures, ce qui implique une époque historique nouvelle, une ère nouvelle dans l'histoire. [...]
[...] Déclaration faite à la tribune de l'Odéon, auteur anonyme juin 1968 - appel aux travailleurs Le texte proposé est un discours tenu à la tribune de l'Odéon le 5 juin 1968 par un orateur anonyme. Le théâtre de l'Odéon à Paris est occupé le 15 mai 1968 par 2500 étudiants. Le directeur du théâtre, Jean- Louis Barrault, s'associe au mouvement. Pendant le mouvement de mai, l'Odéon se transforme en tribune libre où les gens défilent pour prendre la parole. L'anonymat est symbolique en soi, car c'est un trait typique des archives de mai 68. [...]
[...] Le texte finit sur cette prophétie et plus précisément sur la phrase suivante : les syndicats s'écrouleront comme un château de cartes (l.40-41). Cette violente prédiction concentre la portée révolutionnaire du texte. L'ordre établi s'écroulera, cela relève presque de l'anarchisme qui consiste à raser ce qui est établi pour reconstruire un monde meilleur. Il ne semble pas que le texte soit d'inspiration particulièrement anarchiste, cependant, cette dernière phrase relève bien de la révolution : l'écroulement de l'ordre établi et l'entrée sur scène de nouvelles forces. Passons maintenant au rôle attribué aux étudiants et aux jeunes dans le texte. [...]
[...] Le 17 mai, lorsque le secrétaire général de la CGT, Georges Séguy, réclame une hausse des salaires et une diminution du temps de travail, il refuse toujours une fusion avec le mouvement étudiant. L'auteur qui, comme nous l'avons vu, prône la centralité du mouvement étudiant ne pardonne pas ces actions. Pour lui, le divorce s'impose : tous les jeunes ouvriers, et bon nombre de plus âgés, déchirent leur carte de la CGT, quittent massivement les rangs du PC (l.20-22). Cette exagération sert à donner du poids à ses propos et fait également figure d'incitation. [...]
[...] Tout d'abord les premières phrases d'ouverture annoncent la rupture avec le passé : Le temps est en perpétuel mouvement Les conditions d'hier ne sont plus celles d'aujourd'hui (l.1-2). Ensuite, la rupture s'oriente vers un adversaire, représentant de l'ordre ancien à savoir le PC et la CGT : ils savent que ce sont des vieux systèmes, issus d'un vieux monde (l.22-24). Voyons maintenant la cible de ce discours, à savoir la gauche établie que l'auteur critique de manière virulente. Les syndicats et le PC sont, pour l'auteur, les adversaires du monde et du mouvement ouvriers. [...]
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