Commentaire du discours prononcé par Neville Chamberlain le 13 décembre 1938 au dîner de l'association de la presse étrangère

Résumé du document

L'année 1936 constitue une année charnière dans les relations entre démocraties et États fascistes. Les démocraties semblent alors démissionner devant les coups de force des États totalitaires. L'année 1937 amène une relative détente malgré l'Anschluss ratifié le 12 mars. À Londres, c'est le triomphe de l'« apaisement » ou appeasement. L'homme fort de cette politique est Neville Chamberlain, ancien ministre de l'Échiquier entre 1931 et 1937 et Premier ministre à partir de 1937. L'année 1938 voit l'aggravation des tensions entre les démocraties et les États totalitaires. Chamberlain, « appeaser » convaincu, hanté par l'idée de guerre, réaffirme, dans un discours du 13 décembre 1938 pour l'association de la presse étrangère, son attachement à la paix et sa confiance dans la négociation. Il dresse, ainsi, un bilan de la politique extérieure du Royaume-Uni et fait part de ses projets pour les mois à venir.

Quels sont les moyens mis en oeuvre par le Royaume-Uni pour sauvegarder la paix face à des États totalitaires qui ont des politiques de plus en plus agressives ? (...)

Extraits

[...] De mars à mai 1939, la Grande-Bretagne offre des garanties à de nombreux pays comme la France, la Pologne, l'URSS, la Grèce, la Roumanie ou la Turquie. Le 23 août, l'URSS signe le pacte secret de non-agression avec l'Allemagne. le 1er septembre 1939, un coup de tonnerre s'abat sur toute l'Europe, l'Allemagne envahit la Pologne. L'opinion britannique est extrêmement choquée par cette invasion et soutient pleinement son gouvernement. Ainsi le 3 septembre, la Grande- Bretagne avec son alliée, la France, déclare la guerre à l'Allemagne. De nos jours encore, politique d'apaisement est synonyme de lâcheté, de naïveté et de manque de clairvoyance. [...]

[...] Ils avaient une confiance aveugle en l'efficacité de la SDN, garantie inébranlable du maintien de la paix. Ce sacrifice s'explique également par la crise économique à laquelle doit faire face le Royaume-Uni au début des années 1930, La Grande-Bretagne étant plus préoccupée par sa situation économique que par ses effectifs militaires. Cette crise économique, qui oblige le pays à rompre avec les principes de base de son libéralisme depuis le XIXème siècle, s'accompagne d'une crise politique qui amène au pouvoir les Conservateurs. [...]

[...] Mais Chamberlain, bien qu'il se défende de faire une politique visant à préparer la guerre, cautionne le réarmement défensif, pressentant sans doute un conflit. Les années 1930 laissent dans les esprits britanniques une trace amère. La crise économique, les difficultés sociales, la paralysie politique et diplomatique symbolisent une période d'échecs et d'illusions. Après une politique d'apaisement approuvée par l'opinion publique, le réveil de l'année 1939 est d'autant plus cuisant. Chamberlain après les Accords de Munich, est persuadé d'avoir amené la paix pour notre temps En mars 1939, la Tchécoslovaquie est détruite. [...]

[...] Discours prononcé par Neville Chamberlain le 13 décembre 1938 au dîner de l'association de la presse étrangère. L'année 1936 constitue une année charnière dans les relations entre démocraties et États fascistes. Les démocraties semblent alors démissionner devant les coups de force des États totalitaires. Le 7 mars 1936, les troupes allemandes réoccupent la zone démilitarisée de la Rhénanie. L'Allemagne resserre, ainsi, ses liens avec l'Italie. Le 1er novembre, l'axe Rome-Berlin est créé. Le 25, l'Allemagne et le Japon signent le Pacte anti-Kominterm, l'Italie y adhère un an après jour pour jour. [...]

[...] Aussi Chamberlain réaffirme une nouvelle fois : mon but n'est pas seulement la paix, il est aussi que l'on peut maintenir la paix (l.27/28). Le bilan de la politique extérieure du Royaume-Uni est pour Chamberlain très positif. Il reproche à ses détracteurs de favoriser une politique belliqueuse qui, selon lui, fragilise la cohésion au sein des démocraties. Il s'étonne réellement du pessimisme dont certains de nos critiques semblent être animés (l.31). Il fait allusion aux réactions de ses opposants après les Accords de Munich du 29 septembre 1938. [...]