Disparue dans la confusion du coup d'État du 18 Brumaire, c'est à l'issue de trois jours de violence que la République renaît le 25 février 1848. Proclamée dans la hâte et l'enthousiasme elle est écartée au profit du Second Empire, et c'est à la défaite de Sedan qu'elle doit son retour. La France hésite donc sur son devenir politique et cette fragilité est le terreau de la violence utilisée aussi bien par le pouvoir que par les Français eux-mêmes.
Quel rô̂le joue donc la violence dans la vie politique française entre 1848 et 1871 ?
[...] Le peuple s'arme et fait intrusion dans une vie politique qui jusque là ne lui a laissé aucune part. Las de réclamer des changements, depuis longtemps attendus et qui ne viennent pas, c'est par la violence qu'il s'exprime. Pas de leader, c'est en ces jours de Février un mouvement spontané, ouvriers et étudiants sont des électrons libres» il s'agit pour eux de peser par le nombre dans la vie politique en cherchant un retour immédiat. Du côté du pouvoir, il n'y a aucune volonté de faire couler le sang. [...]
[...] On remarque qu'aucun responsable n'a voulu s'engager dans la violence, elle est le fruit d'un enchaînement de circonstances malheureuses, mais le but est atteint: la république dont ont été privés les républicains en 1830 est installée. Le 15 Mai, lorsque les chefs socialistes défilent à Paris c'est d'une part pour montrer qu'ils existent mais aussi par solidarité avec les Polonais opprimés par les Russes: c'est le printemps des peuples de 1848. La réplique est immédiate, l'Assemblée les fait arrêter d'abord car elle ne veut pas tolérer que l'opposition occupe le terrain politique dans la rue mais aussi car elle en profite pour arrêter tous les leaders du courant socialiste. [...]
[...] Tous ont en commun les souffrances endurées lors du siège de la capitale (18 Septembre 1870 au 28 Janvier 1871) et ne veulent plier ni devant les Prussiens ni devant les Versaillais. Lorsque Thiers décide d'en finir avec la Commune, c'est le déclenchement d'une véritable guerre civile entre fédérés et Versaillais. Le bilan est terrible: communards massacrés condamnés à la prison et 5000 déportés. Les Versaillais ont perdu 880 hommes et 484 des leurs ont été exécutés par les Communards. Le gouvernement légal a remporté la bataille, il a montré que la République n'était pas synonyme de désordre: il a ainsi donné des gages à ceux qui doutaient de son autorité. [...]
[...] Quel rôle joue donc la violence dans la vie politique française entre 1848 et 1871 ? L'étude se fera en trois temps: de Février 1848 à Juin 1848 puis de Mai 1849 à Septembre 1870 et enfin durant l'année 1871. Février 1848 - Juin 1848 : la violence spontanée C'est officiellement le report d'un banquet républicain le 19 Février exigé par le gouvernement qui déclenche la mobilisation des étudiants et des ouvriers qui prévoient la tenue d'une manifestation place de la Madeleine à Paris le 22 Février. [...]
[...] La violence, le plus souvent exercée à Paris, qu'elle soit le fait des Français eux-mêmes ou du pouvoir s'est immiscée régulièrement dans la vie politique de la France entre 1848 et 1871. Héritière d'une longue pratique sous l'Ancien Régime, renforcée sous la Révolution elle semble le seul recours pour faire régner immédiatement l'ordre, la justice ou l'équité sociale dans un processus où l'un l'exerce et l'autre la subit. Elle se réduira avec la pratique de la démocratie, encore bien balbutiante sous la République naissante et faute d'instances internationales elle reste seule à juguler les différends entre états. [...]
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