Au début du XXe siècle, le clergé séculier compte 55000 prêtres : même les plus petites paroisses ont un desservant. Les ordinations, après avoir augmenté entre 1882 et 1901 (passant de 1340 à 1753), diminuent (1114 en 1909, 704 en 1914). Les séculiers sont le plus souvent issus des milieux populaires.
Initié au latin le plus souvent par son curé, le jeune aspirant reçoit une formation (au petit puis au grand séminaire), qui vise à en faire un saint prêtre plutôt qu'un prêtre savant : il reçoit quelques notions de théologie et de philosophie scolastique, mais n'a aucune formation sérieuse en sciences, en droit canon, ou en histoire. Le prêtre séparé du monde extérieur par son style de vie et par sa formation est mal préparé à affronter les changements sociologiques de cette époque.
La laïcisation commence par le retrait des crucifix des hôpitaux, des tribunaux et des casernes. Le conflit est surtout aigu dans le domaine scolaire. L'action est principalement menée par Jules Ferry : en 1879, le Conseil supérieur de l'Instruction publique est laïcisé, les jurys mixtes sont supprimés. En 1880, la Compagnie de Jésus est dissoute et ses membres expulsés. Les congrégations non autorisées doivent demander une autorisation. Les religieux solidaires des jésuites sont également expulsés.
[...] On retrouve déjà la plupart des idées de Vichy. La force de cet antisémitisme surprit les juifs français, qui se croyaient bien intégrés. Ils cherchent à montrer leur patriotisme, et à se distinguer des juifs étrangers. Ils peuvent compter sur la solidarité de parti de gauche, de personnalités de droite (comme Paul Raynaud), d'intellectuels humanistes, des autorités chrétiennes. Dès avril 1933, Mgr Rémond, évêque de Nice dénonce la politique hitlérienne, et aide les juifs allemands réfugiés. De nombreux clubs de réflexion s'ouvrent pour lutter contre l'antisémitisme. [...]
[...] Les théologiens suivant les injonctions romaines, sont fidèles au thomisme, dont les principes datent du XIIIe siècle. De plus beaucoup d'intellectuels convertis fuient l'individualisme, l'hédonisme, le matérialisme . Ils cherchent donc une Église intangible et forte, ce qui renforce la note traditionaliste. En fait les catholiques pensent que leur religion forme un bloc inaltérable et immuable. Il faut donc accepter cet héritage façonné par les siècles. La force du catholicisme vient de son monolithisme et de l'intransigeance de ses principes. [...]
[...] L'encyclique Rerum Novarum en 1891 favorise la naissance du courant démocrate-chrétien. On retrouve dans ce mouvement les abbés démocrates (l'abbé Lemire, député du Nord, et l'abbé Gayraud), ou le Sillon de Marc Sangnier (qui compta jusqu'à adhérents). Sangnier accepte ainsi les idées de 1789, la République et la démocratie, mais son mouvement est condamné par Pie X (pape de 1903 à 1913), qui refuse le principe d'une souveraineté venant du peuple). Les catholiques ont aussi de nombreuses préoccupations sociales : on retrouve ainsi l'action d'Albert de Mun ou de René de La Tour du Pin, avec les Cercles ouvriers. [...]
[...] La vie religieuse connaît donc un renouveau. Les juifs des pays d'accueil éprouvent parfois de la réticence à l'égard des nouveaux venus moins policés. Cependant les heurts s'atténuent, et pour la première fois, un sépharade (René Sirat) est élu grand rabbin de France. Plusieurs intellectuels gauchistes retrouvent leurs racines juives, comme Benny Lévy, ancien maître à penser d'un mouvement maoïste. IV°)Après 1974 :la crise du religieux Les grandes religions connaissent une crise, notamment le catholicisme. Dans cette grande mutation, de nouvelles identités spirituelles se constituent. [...]
[...] De religieux et des laïcs cachèrent les juifs : à Nice, l'archevêque, Mgr Rémon, met en place un réseau qui sauve 527 enfants. Les catholiques participent activement à la résistance (avec des figures comme Georges Bidault, François de Menthon) La défaite de 1940 avait traumatisé les protestants, et les avait conduits comme les autres Français au maréchalisme. Certains réformés se retrouvent dans l'entourage de Pétain (comme René Gillouin ou l'amiral Platon). Le pasteur Marc Boegner, principal représentant de la communauté, rencontre plusieurs fois les autorités de Vichy. [...]
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