Un exposé sur les différentes étapes de la mémoire du régime de Vichy en France. Chaque période depuis la libération jusqu'à nos jours est présentée avec sa mémoire particulière des années noires, ses excès et ses lacunes. Ce document permet de mieux comprendre les enjeux de la mémoire collective et individuelle, ainsi que les problèmes que le processus de mémoire ne cesse de poser.
[...] Le rôle joué par le cinéma dans le processus de mémoire Le cinéma transmet une image parfois contestable de la période de Vichy. En effet il y a peu de films qui prennent la défaite pour motif quand prolifèrent d'abord les films célébrant la défense nationale. Nuit et Brouillard, de Resnais en 1955, est le premier film à prendre pour motif l'horreur et l'inhumanité de l'univers concentrationnaire mais n'évoque encore que la persécution des résistants, marqués par la mention Nacht und Nebel dans les camps nazis. [...]
[...] Dans le même temps, la mémoire officielle a entretenu et magnifié le souvenir d'une résistance précoce, de masse, héroïque. En 1944-1945, gaullistes et communistes ont imposé cette vision résistancialiste dans des optiques différentes. Le parti des fusillés tend ainsi rasseoir leur légitimité et à faire silence sur les douloureuses années 1939-41. Pour De Gaulle il fallait ressouder l'unité nationale, reconstruire une identité française honorable, la faire reconnaître et respecter par nos alliés américains qui avaient d'abord envisagé de placer la France libérée sous l'administration militaire alliée. [...]
[...] Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France toute entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle La guerre n'était pas terminée et il fallait donner aux Alliés l'image d'une France résistante, respectable, légitime, unie en bloc derrière de GAULLE. Malgré tout dès 1954, une loi crée le dernier dimanche d'avril une journée nationale commémorative en hommage à tous les déportés de France. [...]
[...] crimes antisémites de Vichy ne sont pas jugés à la libération La politique antijuive de Vichy ne fut pas prise en compte dans les procès axés seulement sur la trahison et la collaboration. C'était un reflet des mentalités de l'époque et non celle d'une imaginaire raison d'Etat. L'absence totale ou presque de toute revendication spécifique concernant les crimes et persécutions antisémites s'explique par le fait que les juifs ne voulurent pas se distinguer du reste de la nation ni des autres catégories ayant souffert de l'Occupation. [...]
[...] Remarquons que le Vélodrome d'hiver est devenu, ainsi que la maison des enfants à Izieu, un lieu de mémoire principaux des crimes antijuifs de Vichy. Le passé polémique de François Mitterrand, parcours d'un français ordinaire En juillet 1992, alors qu'on se prépare à commémorer le 50ème anniversaire de la rafle du Vélodrome d'Hiver, la presse révèle que François Mitterrand faisait déposer régulièrement depuis 1987, chaque 11 novembre, une gerbe de fleurs sur la tombe du maréchal PETAIN à l'île d'Yeu. [...]
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