Vichy et les Français, de 1940 à 1944, Wehrmacht, l'État-major français, maréchal Pétain, collaboration avec l'Allemagne
L'offensive militaire de la Wehrmacht, le 10 mai 1940, sur le front occidental se traduit rapidement par un désastre pour les troupes franco-britanniques totalement dépassées par la stratégie de la guerre éclair mécanisée, la Blitzkrieg. Contrairement aux prévisions de l'État-major français, les Allemands ne tiennent pas compte de la neutralité de la Belgique et les panzerdivisions traversent la forêt des Ardennes jugée par Pétain lui-même « infranchissable ». Dès le 13 mai, le front français est enfoncé, le 6 juin les lignes de défense françaises cèdent, c'est la sinistre « débâcle » qui s'accompagne de l'exode des populations civiles vers le Sud. Le gouvernement quitte paris, que les Allemands investissent le 14 juin, pour Bordeaux puis pour la ville thermale de Vichy. La crise militaire entraîne une crise politique qui conduit à la nomination du maréchal Pétain au poste de Président du Conseil à la place de Paul Reynaud.
[...] Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine, qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits tiennent à la nature de l'homme, ils viennent de Dieu. On peut les violer . Il n'est au pouvoir d'aucun mortel de les supprimer. Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d'une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle. [...]
[...] Le détachement progressif de l'opinion (à partir de 1942). Les conditions de vie des Français vont continuer à s'aggraver jusqu'à la fin de la guerre et contribuer ainsi au mécontentement de la population, mais d'autres aspects de la politique du régime de Vichy vont participer à la montée des oppositions et à son impopularité. En 1942, la politique antisémite et la collaboration de Vichy à la déportation des Juifs sont, de plus en plus contestées. Le Statut des Juifs de 1940 (renforcé par celui de 1941) est pratiquement passé inaperçu pour les populations qui n'étaient pas directement concernées. [...]
[...] Certains Français pensaient que c'était l'occasion pour le gouvernement de Vichy de rejoindre l'Algérie (l'Empire s'étant massivement rallié à la France libre et aux alliés), mais au contraire la politique de collaboration s'accentue. Pétain ne peut plus se targuer de protéger les Français et l'intégrité du territoire national. L'institution et l'application zélée du Service du travail obligatoire. En mai 1942, Laval avait, à la demande de Sauckel institué le système de la Relève Il s'agissait en fait d'un marché de dupes : trois ouvriers qualifiés français devaient partir travailler en Allemagne pour soutenir l'effort de guerre du Reich et en échange les Allemands rétrocédaient un prisonnier de guerre français ! [...]
[...] Enfin en 1943, Joseph Darnand fonde, avec l'accord et les encouragements de Vichy, la sinistre Milice, organisation paramilitaire qui travaille avec la Gestapo, chasse les Juifs et les Résistants et exacerbe la guerre franco-française Conclusion : Le Maréchal Pétain a fait illusion quelque temps, au début, les Français pensant qu'un homme de sa stature pourrait résister tant que possible aux exigences allemandes et qu'il jouerait un double jeu préparant avec De Gaulle la libération de la France. Mais son projet réactionnaire et autoritaire de Révolution nationale n'a jamais convaincu les Français. La soumission quasi permanente de Vichy aux exigences allemandes, et l'engagement corps et âme dans les diverses formes de collaboration ont entraîné le doute, le détachement puis la rupture entre les français et ce régime. [...]
[...] Tous les jeunes gens nés entre 1920 et 1922 ont l'obligation de partir travailler en Allemagne. Le régime de Vichy fait preuve d'un zèle dans l'application de cette mesure qui le coupe définitivement de la population française. Pierre Laval mobilise l'inspection du travail, la police et la gendarmerie pour réquisitionner les jeunes Français. Les réfractaires sont pourchassées par la police et la gendarmerie dans les villages les plus reculés. Ces méthodes ont comme conséquence d'alimenter la résistance dans les maquis de dizaines de milliers de jeunes hommes ! [...]
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