En 1806, l'empereur Napoléon Ier dissout le Saint Empire romain germanique. Le territoire est alors divisé en une multitude d'États. L'unification allemande va se faire progressivement au cours du XIXème siècle. En effet, c'est une période de l'histoire de l'Allemagne qui a abouti au regroupement des États allemands sous l'égide de la Prusse.
Chancelier prussien, le prince Otto von Bismarck est de fait l'architecte de l'unification allemande au profit de la Prusse. Habile tacticien, il réussit à progressivement évincer l'Autriche du projet germanique d'unité des États allemands. Une fois la guerre austro-prussienne gagnée en 1866 et les États du Nord acquis l'année suivante, il s'engage dans une guerre contre la France lui permettant de rassembler les États du Sud dans un élan patriotique francophobe. Grâce à cette belliqueuse politique bismarckienne « par le fer et par le sang », le 18 janvier 1871 est proclamé le IIe Reich dont Guillaume Ier devient le premier empereur.
Limitée chronologiquement par la dissolution du Saint Empire romain germanique (1806) et par la proclamation du IIe Reich (1871), la période du Zwischenreich c'est-à-dire l'entre-deux-empires est fondamentale dans l'histoire de l'Allemagne. Elle se trouve effectivement marquée par le processus d'unification politique, et est également durablement bouleversée d'un point de vue économique (avec le passage à une économie industrielle) et social (avec l'émergence du pangermanisme). D'autant plus qu'en Allemagne, l'unité économique précède l'unité politique. Durant toute cette période, deux États germaniques s'affrontent pour la réalisation de l'unité sous leur direction, l'Autriche et la Prusse.
Quels sont les fondements du sentiment national en Allemagne ? Comment se déroule le processus d'unification ? Dans quelles mesures la Prusse réussit-elle l'unité entre 1850 et 1871 ? Cette unité présente t-elle des limites ?
Afin de répondre à ces questions, notre développement s'articulera autour de trois parties. Une première partie mettra en évidence les facteurs de l'unité allemande. Ensuite, les premiers pas vers l'unité seront présentés dans une seconde partie. Enfin, une troisième partie sera consacrée à la construction de l'unité aux dépens de la France et de l'Autriche.
[...] L'affaire des Duchés, en 1864, bien que menée en commun avec l'Autriche, lui permet de placer la Prusse en meilleure position que sa rivale dans l'opinion allemande; elle fournit aussi l'occasion du conflit, qui finit par éclater entre les deux pays en 1866, selon le vœu de Bismarck. Au préalable, l'entrevue de Biarritz, avec Napoléon III, en octobre 1865, lui a permis de signer avec l'Italie un traité d'alliance qui contraint l'Autriche à se battre sur deux fronts. La puissance danubienne est ainsi écrasée à Sadowa, le 3 juillet 1866. La paix de Prague, le 23 août 1866, consacre son expulsion d'Allemagne, mais elle ne comporte aucune clause humiliante pour le vaincu, sur lequel Bismarck, soucieux de ménager l'avenir, espère pouvoir compter éventuellement. [...]
[...] Durant toute cette période, deux États germaniques s'affrontent pour la réalisation de l'unité sous leur direction, l'Autriche et la Prusse. Quels sont les fondements du sentiment national en Allemagne ? Comment se déroule le processus d'unification ? Dans quelles mesures la Prusse réussit-elle l'unité entre 1850 et 1871 ? Cette unité présente t-elle des limites ? Afin de répondre à ces questions, notre développement s'articulera autour de trois parties. Une première partie mettra en évidence les facteurs de l'unité allemande. [...]
[...] L'unification allemande va se faire progressivement au cours du XIXème siècle. En effet, c'est une période de l'histoire de l'Allemagne qui a abouti au regroupement des États allemands sous l'égide de la Prusse. Chancelier prussien, le prince Otto von Bismarck est de fait l'architecte de l'unification allemande au profit de la Prusse. Habile tacticien, il réussit à progressivement évincer l'Autriche du projet germanique d'unité des États allemands. Une fois la guerre austro- prussienne gagnée en 1866 et les États du Nord acquis l'année suivante, il s'engage dans une guerre contre la France lui permettant de rassembler les États du Sud dans un élan patriotique francophobe. [...]
[...] Il y revient sur l'affaire de la dépêche d'Ems, l'une des causes du déclenchement de la guerre franco-allemande de 1870-1871. Avec le ton usuellement serein et sûr de lui qui transparaît de ses Mémoires, l'ancien chancelier explique que la guerre contre le Gaulois ennemi traditionnel, était une nécessité pour faire aboutir l'unité allemande. La provocation de la dépêche n'était dès lors qu'un moyen radical et rapide d'en venir aux armes et de galvaniser le patriotisme allemand. L'Autriche définitivement écartée du monde germanique, il ne reste plus à la Prusse qu'à dépasser les réticences des États du Sud. [...]
[...] Victorieuse, la guerre de 1870- 1871 lui permet d'achever l'unité allemande. La consolidation de l'œuvre Après 1871, Bismarck s'attache à consolider l'œuvre accomplie. A l'extérieur, il cherche à maintenir le statu quo en isolant la France : c'est dans ce but qu'il fait conclure successivement : l'Entente des trois empereurs (Allemagne, Autriche, Russie), en 1872; la Duplice, alliance entre l'Allemagne et l'Autriche contre la Russie, en 1879; la Ligue des trois Empereurs, en 1881; la Triplice (Allemagne, Autriche, Italie), en 1882. [...]
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