Afrique, Afrique anglophone, société africaine, tutelle anglaise, élite africaine, colonisation, population africaine
Dans les territoires britanniques, les transformations socio-économiques induites par la colonisation ainsi que le développement de l'action missionnaire (particulièrement importante en Afrique anglophone depuis le XIXe siècle) avaient favorisé la naissance de nouvelles catégories d'élites parmi les populations africaines.
[...] Ce mouvement, suivi de manière significative par les élites africaines anglophones, était l'indice d'un certain nationalisme culturel, lequel accompagnait de nouvelles formes de contestation anti-coloniale. CONCLUSION Ainsi à la fin des années 1930 le régime colonial britannique au sud du Sahara touchait-il toutes les couches des populations africaines. Tandis que les paysanneries subissaient de plein fouet l'entrée forcée dans une économie capitaliste mondialisée, et que les élites traditionnelles connaissaient un renforcement relatif mais ambigu, de nouvelles catégories sociales avaient émergé : prolétariat salarié et nouveaux cadres urbains contribuaient de façon croissante au fonctionnement du système colonial. [...]
[...] Les transformations des sociétés africaines sous tutelle anglaise - L'émergence d'une nouvelle élite africaine Formation Dans les territoires britanniques, les transformations socio-économiques induites par la colonisation ainsi que le développement de l'action missionnaire (particulièrement importante en Afrique anglophone depuis le XIXe siècle) avaient favorisé la naissance de nouvelles catégories d'élites parmi les populations africaines. A la veille de la seconde Guerre mondiale, ces élites étaient de plusieurs types. On distinguait notamment les élites rurales des élites urbaines. C'était le cas par exemple en Gold Coast. [...]
[...] On distinguait également l'élite administrative de l'élite intellectuelle. Le premier groupe était composé des auxiliaires du système colonial : agents de l'administration coloniale, instituteurs, médecins auxiliaires, petits cadres des services administratifs (travaux publics, poste, agriculture, chemins de fer), employés de commerce (clerks). Il constituait une petty bourgeoisie bureaucratique qui, à la veille de la guerre, occupait une place de premier plan dans le paysage social africain. Ses membres allaient accaparer la vie politique des différentes colonies britanniques, et investir les premiers partis nationalistes. [...]
[...] Ils ressentaient de surcroît un malaise identitaire croissant. D'un côté, en effet, ils éprouvaient une réelle admiration pour le modèle britannique, et manifestaient le vif désir d'accéder au British way of life (en adoptant ses divers symboles - vêtements, tea time, sports, universités . ) ; d'un autre côté, ils souffraient du racisme et du mépris insidieux, récurrents, qui régnaient dans les colonies. Cette position ambiguë les amena à s'engager, durant l'entre-deux-guerres, dans un puissant mouvement identitaire prônant le retour aux sources de leur culture africaine. [...]
[...] Ces gestes signèrent la fin des espoirs d'ascension sociale et d'intégration pour les élites de la British West Africa. Leur situation ne cessa de se dégrader durant le premier XXe siècle. Aussi en 1939 les élites africaines anglophones se trouvaient-elles souvent sous-employées ; en dépit de leurs diplômes, de plus en plus d'educated natives n'avaient pas la situation correspondant à leur formation. Cette conjoncture suscita une recrudescence des griefs à l'encontre du régime colonial anglais ; les doléances, d'abord individuelles, finirent par déboucher sur une mise en cause de la façon dont les colonies étaient dirigées. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture