Afrique, décolonisation, doctrine coloniale, colonies britanniques, paupérisation, monde paysan, prolétariat, colonisation
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne avait réalisé son "grand dessein" africain (du Cap au Caire) et occupait de vastes territoires dans toutes les régions du continent (Afrique septentrionale, occidentale, centrale et orientale, australe). Ses agents avaient élaboré une doctrine coloniale originale, à laquelle ils pouvaient se référer malgré la diversité des situations politiques sur le terrain.
Il reste à évoquer l'impact de la tutelle britannique sur les sociétés africaines contrôlées. Quels segments de ces sociétés furent les plus touchés par la domination coloniale anglaise ? Quels groupes sociaux déclinèrent et quelles catégories sociales se développèrent ? Dans quelle mesure les transformations sociales de l'entre-deux-guerres nourrirent-elles de nouveaux courants de contestation ?
Ce cours examinera les principales dynamiques sociales à l'oeuvre à la veille des décolonisations.
[...] Cette région avait vu durant l'entre-deux-guerres le développement d'un prolétariat minier particulièrement instable, du fait de son importance numérique (35000 mineurs avant la Seconde Guerre mondiale), mais aussi de ses conditions de vie et de travail : compounds, colour bar, important turn-over étaient généralisés. Cette situation allait offrir un terrain favorable à l'essor des contestations, qui s'exprimeraient d'abord dans le cadre d'un syndicalisme informel, avant de s'organiser et de se politiser après 1945. III. Le renforcement ambigu des élites traditionnelles L'un des effets de la politique de l'indirect Rule fut de renforcer certaines autorités traditionnelles, mais sur un mode ambigu. [...]
[...] Elles en avaient subi les lourdes conséquences : bouleversement des structures et modes de production de la paysannerie ; fragilisation et dépendance accrue du monde paysan ; développement de fortes inégalités, renforcées par la crise de 1930. Certes, une minorité d'Africains résistaient mieux, comme en Gold Coast, où l'on observait la constitution d'une bourgeoisie rurale africaine2 ; ou comme certains groupes ruraux intermédiaires situés à l'interface entre colonisateurs et colonisés, ou entre campagnes et villes, qui, à l'instar des communautés indiennes, avaient réussi à monter en puissance ici ou là. Mais l'immense majorité des masses paysannes connaissait un processus de paupérisation. II. [...]
[...] Dès les années 1930, en effet, un mouvement de mécontentement se fit jour contre cette alliance entre aristocratie baganda et autorités britanniques, qui s'exprima aussi bien chez les populations non-baganda, que chez le peuple baganda - la masse des gens ordinaires et des "laissés-pour-compte" de la colonisation. Il allait favoriser le développement d'un courant populiste antimonarchique, qui se transformerait en nationalisme anti-britannique et républicain après la Seconde Guerre mondiale. IV. L'émergence d'une nouvelle élite africaine Ce phénomène, essentiel pour comprendre l'origine des mouvements de décolonisation, sera évoqué dans la 2e partie de ce cours (prochain polycopié). [...]
[...] Ses agents avaient élaboré une doctrine coloniale originale, à laquelle ils pouvaient se référer malgré la diversité des situations politiques sur le terrain. Il reste à évoquer l'impact de la tutelle britannique sur les sociétés africaines contrôlées. Quels segments de ces sociétés furent les plus touchés par la domination coloniale anglaise ? Quels groupes sociaux déclinèrent et quelles catégories sociales se développèrent ? Dans quelle mesure les transformations sociales de l'entre-deux-guerres nourrirent-elles de nouveaux courants de contestation ? Ce cours examinera les principales dynamiques sociales à l'?uvre à la veille des décolonisations. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture