Le Tiers-monde, de l’émancipation à la marginalisation

Résumé du document

Le terme « tiers-monde » a été inventé par l'économiste et démographe français Alfred Sauvy en 1952, en référence au tiers-état (de l'abbé Sieyès) français sous l'Ancien Régime, afin de désigner l'ensemble des pays du globe qui n'appartenaient ni au bloc occidental (Amérique du Nord, Israël, Europe de l'Ouest, Australie…), ni au bloc communiste (URSS, Chine, Europe de l'Est…) : « car enfin, ce tiers monde ignoré, exploité, méprisé comme le tiers état, veut lui aussi, être quelque chose » (article « Trois mondes, une planète », L'Observateur, 14 août 1952). D'emblée, le terme tiers-monde semble lié à une volonté d'exister, de s'affirmer, face aux anciens colonisateurs et indépendamment des deux blocs.
Dans quelle mesure les pays du Tiers-monde ont-ils réussi à s'affirmer ? Le Tiers-monde pouvait-il « être quelque chose » seul ? Est-il encore pertinent de parler de Tiers-monde, voire de tiers-mondes ?
Dans un contexte de décolonisation, les pays émergents tentent de s'affirmer de manière autonome au sein de ce qu'on va appeler le tiers-monde, grâce notamment à de grandes figures. Mais leur organisation politique, tant extérieure qu'intérieure, est fragile et leur rayonnement international faible. Aujourd'hui, les pays du Tiers-monde sont victimes des inégalités Nord-Sud et subissent pauvreté et sous-développement, mais à des degrés divers si bien que le terme de pays en développement l'a emporté sur celui de Tiers-monde.

Extraits

[...] Par ailleurs, Israël est inquiet de l'antisionisme affiché du régime. Au cours des mois suivants, ces trois pays (Christian Pineau pour la France, Patrick Dean pour la Grande-Bretagne et David Ben Gourion pour Israël) signent l'accord secret de Sèvres : leur objectif est de renverser Nasser et de récupérer le canal de Suez. Déroulement Le 29 octobre 1956, Israël envahit la Bande de Gaza et le Sinaï et rejoint la zone du canal. Comme convenu lors de l'accord de Sèvres, la France et la Grande-Bretagne proposent d'occuper la zone et de séparer les belligérants. [...]

[...] Les commandos prennent le contrôle du Canal et se dirigent vers Le Caire. Dénouement de la crise L'URSS bluffe en menaçant la France, la Grande-Bretagne et Israël d'une attaque nucléaire. L'OTAN rappelle à l'URSS qu'elle ripostera. Les États- Unis, jusque-là passifs, exigent le retrait des forces occidentales pour désamorcer la crise et font monter la pression contre le gouvernement britannique en lançant une attaque monétaire contre la livre sterling et en envoyant ses troupes navales et aériennes interférer dans le dispositif franco-britannique. [...]

[...] Les différentes nations choisissent alors leur camp et l'OUA ne parvient pas à imposer une ligne unique ni à se faire entendre des deux parties. Sa tentative de médiation est un échec. La guerre s'achève finalement en 1970 par un cessez-le-feu et une réconciliation nationale (les combattants du Biafra réintègrent l'armée régulière et aucun procès n'est organisé). L'OUA a été dissoute en 2002 par son dernier président, le Sud-africain Thabo Mbeki, et remplacée par l'Union africaine Quel poids politique sur la scène internationale ? Vassalisation du tiers-monde Un poids ridicule même si les pays du tiers-monde sont majoritaires à l'ONU. [...]

[...] La conférence de Belgrade (1961) Du 1er au 6 septembre 1961 à Belgrade pays tiennent la première conférence des non-alignés. Elle régie le neutralisme en une doctrine, le non-alignement : les Etats participants doivent n'avoir aucune alliance avec les EU ou l'URSS, ni base militaire de l'un des deux Grands. Voici des extraits de la déclaration finale de la conférence de Belgrade : L'impérialisme est sur son déclin. [ ] Les gouvernements des pays participants à la conférence rejettent catégoriquement la thèse qui veut que la guerre, et notamment la Guerre froide, soit inévitable, car cette thèse est un aveu d'impuissance et de désespoir. [...]

[...] Migrations Cette misère du tiers-monde est à l'origine de migrations du Sud vers le Nord, légales ou illégales. Chômeurs mais surtout cerveaux quittent les pays du tiers-monde pour de meilleurs salaires et une meilleure vie en Europe ou en Amérique. Ce qui accentue la déficience de cadres et freine tout processus d'autonomisation du tiers-monde Diversité : du tiers-monde aux tiers-mondes Le Tiers-monde a éclaté. On parle désormais de PED (pays en développement), terme qui regroupe des situations très diverses. Ainsi on distingue : Les PMA (pays les moins avancés) 49 Etats dans le monde surtout en Afrique subsaharienne qui représentent du PNB mondial et de la population mondiale. [...]