Les Thermidoriens

Résumé du document

Les Thermidoriens sont les hommes politiques qui renversèrent Robespierre le 28 juillet 1794 (ou 9 thermidor an II, d'où l'appellation de « thermidoriens ») et qui constituèrent la majorité des dirigeants de la période politique suivante. Dans le volume « Acteurs » de leur Dictionnaire critique de la Révolution française, Furet et Ozouf spécifient que les mots « thermidor », « thermidoriens » ont de multiples sens. Il est en effet nécessaire de distinguer « réaction thermidorienne » de « république thermidorienne » et de « convention thermidorienne », ce qui nous mène à délimiter le sujet : la période des Thermidoriens s'étend du 9-Thermidor an II (chute de Robespierre) au 18 brumaire an VIII (coup d'Etat de Bonaparte). Soit une période d'un peu plus de 5 ans que l'on peut découper comme suit :

•Du 9-Thermidor au 4 brumaire an III (fin de la Convention) : c'est le temps de la Convention thermidorienne, également appelé période de réaction thermidorienne. La problématique générale des Thermidoriens est alors : comment sortir de la Terreur ?

•Du 5 brumaire an III au 18 brumaire an VIII : c'est le régime du Directoire, temps de la République thermidorienne, ou République bourgeoise. Leur problématique : comment terminer la Révolution ?

Extraits

[...] Ils sont condamnés à la déportation (le premier s'échappe). Le peuple, qui commence à regretter le temps des jacobins, réagit. Des sans-culottes préparent une "journée" parisienne: le 1er prairial an III (20 mai 1795), des bandes armées venues des faubourgs envahissent l'assemblée en réclamant la Constitution de 1793. Le député Féraud, qui a tenté de les arrêter, est décapité: sa tête, placée au bout d'une pique, est montrée au Président de l'assemblée Boissy d'Anglas ("Boissy-famine") qui lui fait la révérence avec beaucoup de sang-froid. [...]

[...] La problématique générale des Thermidoriens est alors : comment sortir de la Terreur ? Du 5 brumaire an III au 18 brumaire an VIII : c'est le régime du Directoire, temps de la République thermidorienne, ou République bourgeoise. Leur problématique : comment terminer la Révolution ? L'historiographie (et particulièrement celle du XIXe siècle) ne retient de cette période que les fêtes luxueuses et débauchées de sa "jeunesse dorée", la misère extrême de son petit peuple, la corruption de ses dirigeants. [...]

[...] C'est une aubaine pour les Thermidoriens, qui adoptent alors une attitude de laisser-faire. Par la suite, ces violences de rue vont devenir le prétexte à la fermeture des clubs jacobins. La réaction légale : à la Convention, on discute de la manière dont la réaction au jacobinisme doit d'effectuer. Le 22 brumaire an II (12 novembre 1794), elle ordonne que le club de Paris soit fermé et que ceux de province soient contrôlés. On fait libérer tous les suspects contre lesquels il n'y avait pas d'accusation précise. [...]

[...] Cette campagne éclair, chef d'oeuvre d'une guerre de mouvement, débute le 11 avril 1796. Séparant les Sardes des Autrichiens, Bonaparte bat successivement les Autrichiens puis les Sardes à Montenotte, Dego et Mondovi. Son armée balayée, Victor-Amédée signe un armistice qui débouche sur le traité de Paris le 3 juin 1796 par lequel il abandonne à la France Nice et la Savoie. Le Piémont occupé, Bonaparte se retourne alors contre les Autrichiens, le 9 mai il les bouscule à Lodi et entre dans Milan le 15 mai contrôlant du même coup toute la Lombardie. [...]

[...] Les compagnons de l'Incorruptible sont libérés. On n'a plus qu'à marcher sur la Convention, mais l'ordre de Robespierre ne vient pas : il ne souhaite rien faire d'illégal, même si la force lui paraît être le seul moyen de faire plier les députés. Henriot, le chef des sections, décide alors de lui-même de marcher sur la Convention. Mais indécis, peut-être même ivre, il n'ose finalement pas toucher à la représentation nationale, et on l'arrête. Pendant ce temps, à la Convention, on organise les troupes des sections parisiennes restées fidèles, et on déclare les insurgés hors-la-loi, ce qui entraîne l'exécution sans jugement. [...]