Au départ Tananarive n'est pas la seule ville de la colonie où se sont dispensés des enseignements pour Européens. Jusqu'en 1903, Tamatave, Diégo-Suarez, Vohémar et Tuléar possédaient des établissements semblables à l'école des filles de Tananarive et formaient les enfants des colons. A Tananarive, cette école des filles a été secondée par des établissements dirigés par des missionnaires catholiques. Il s'agit de l'école des Frères de la doctrine chrétienne, du Collège des Pères Jésuites, de l'école des religieuses de l'ordre de Saint Joseph de Cluny.
En 1903, comme Tamatave et Diégo-Suarez, Tananarive sera dotée d'un établissement dont l'objectif d'enseignement est de fournir un bagage de connaissance aux enfants européens afin qu'ils soient en mesure d'aborder avec succès les entreprises coloniales. Au début de 1905, le nombre des élèves fréquentant cet établissement est de 1967.
C'est peu par rapport à celui de Diégo-Suarez qui en compte 130. Jusque-là Tananarive n'est pas encore le principal centre de formation des enfants européens et assimilés. Il faut attendre la création de deux lycées, le lycée Condorcet qui deviendra le lycée Gallieni, construit au sud de la place d'Andohalo et qui n'accueille que des garçons et le lycée Jules Ferry, pour les filles, bâti sur la colline de Faravohitra.
[...] Elle produit également de nombreux érudits et chercheurs comme Jean Baptiste Razafintsalama (auteur des recherches sur les origines de la langue malgache) Joseph Rakotonirainy, Ratrema, Rabary (auteur de daty malaza), Andriamifidy, les pasteurs Randzavola et Ravelojaona (celui-ci a dirigé le firaketana, œuvre collective et encyclopédique de la langue, de l'histoire et du patrimoine de Madagascar). En outre, la ville de Tananarive est la seule à posséder un théâtre municipal, et cela depuis 1899. Il s'agit à l'époque de ne pas dépayser les colons et surtout le corps d'occupation. Ce théâtre n'accueille alors qu'une petite proportion d'indigènes. [...]
[...] Outre les journaux publiés par l'administration, ou encore les journaux littéraires, ou les journaux économiques, il s'agit de journaux politiques ayant joué un rôle décisif dans la lutte pour le droit des Malgaches à l'accession à la citoyenneté française dans la lutte nationaliste. Ce genre de presse domine à partir de la fin des années 1920. Signalons encore qu'en 1956, vers la fin de la période coloniale, il existe 47 journaux édités à Tananarive dont 8 quotidiens, contre toujours 6 à Fianarantsoa. [...]
[...] Cette école a également une importance politique car c'est là que se recrutent de nombreux futurs dirigeants politiques, comme Ravoahangy et Raseta, ou encore des chercheurs renommés comme Rakoto Ratsimamanga. Centres de formation des instituteurs des missions Tananarive, et ce n'est pas nouveau, est également un important centre où les différentes missions possèdent de prestigieuses écoles. Du côté catholique, le collège Saint-Michel des missionnaires jésuites se dégage parmi les autres. Dans tout Madagascar il est le premier à former des instituteurs brevetés par la Mission. Il prépare même des élèves pour l'École de Médecine, et fournit également de nombreux élèves au petit séminaire d'Ambohipo. [...]
[...] Avec les différentes fonctions de la ville, différents espaces se dessinent : un espace administratif, fondamental pour l'action administrative support d'une nouvelle souveraineté ; un espace économique largement dominé par les activités commerciales essentielles ; un espace privé où cohabitent deux grands groupes sociaux antagonistes. Pour la majorité, la situation est surtout marquée par l'oppression et la contrainte, tandis que la minorité reste le grand bénéficiaire de cette situation coloniale. Infériorité et prééminence tout à fait logiques car elles résultent de la colonisation qui, historiquement, est avant tout la domination d'un peuple par un autre. [...]
[...] Son service n'est officiellement reconnu qu'en 1899, et l'établissement étend ses recherches sur d'autres services. L'institut fabrique les vaccins contre la variole, la rage et la peste. C'est ainsi que la variole a presque disparu sauf dans les régions qui craignent ou se méfient de l'administration coloniale. L'Académie malgache Sa fondation revient à Gallieni et à l'architecte Jully qui deviendra son premier président. L'arrêté du 23 janvier 1902 définit l'objectif de sa création : étudier les questions historiques, littéraires et scientifiques concernant Madagascar. [...]
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