Les grandes tendances du XIXe siècle, des mutations telles que l'industrialisation, l'urbanisation, la généralisation d'un certain modèle d'État Nation, puis dans le début du XXe siècle, la montée en puissance des totalitarismes, sont pour le candidat un passage obligé. L'histoire de l'éducation est un domaine de la science historique qui a donné lieu à de nombreuses recherches spécialisées et à une approche propre de la part des chercheurs qui s'y sont consacrés. Si l'histoire de l'enseignement ne doit pas être coupée des réalités du XIXe siècle et doit même être vue à travers ce filtre interprétatif, cette seule approche n'est donc pas suffisante et on s'attendra à ce que le candidat comprenne les problématiques qui sous-tendent la question, qui nécessitent des lectures nombreuses et une réflexion précise sur celles-ci.
On devra évidement tout d'abord s'attacher à l'histoire institutionnelle et administrative de l'enseignement, au rôle de l'État national mais aussi des autorités régionales et locales et puisque nous sommes au XIXe siècle, des églises. La réalité nous montre la coexistence d'un secteur public et d'un secteur privé, et pose évidemment la question de l'autonomie administrative et pédagogique des établissements. Au-delà, on ne doit pas négliger des questions comme l'appartenance sociale des élèves, le clivage filles/garçons, mais aussi le recrutement et la carrière des enseignants, leurs conditions de travail et plus généralement la vie. Peut-on prétendre qu'il existe une unité du monde enseignant, en termes de corps ou de métier, au-delà des divisions désormais classiques entre personnel laïque et statut congréganiste ou clérical, ou entre personnel masculin et féminin ? La diversification professionnelle des métiers de l'enseignement et la spécialisation disciplinaire se font de concert avec le développement des fonctions administratives au sein du système éducatif (...)
[...] La paix rétablie, des responsables sont envoyés en Angleterre pour étudier le système de Bell et Lancaster qui fait de plus en plus parler de lui et bientôt un quart des écoles protestantes sont organisées selon ce système. À Nîmes au cœur du pays protestant français, une école mutuelle de garçons et une école mutuelle de filles coexistent. Elles sont gratuites et reçoivent des subventions du Consistoire et d'organismes publics comme le conseil municipal. L'enseignement mutuel paraissait un bon moyen d'instruire rapidement des effectifs croissants mais ses détracteurs critiquaient sa discipline de type militaire et son aspect mécanique. Nombre de ceux qui s'opposaient à ce système étaient en fait des catholiques. [...]
[...] Mais l'invention de la rotative en 1887 permet d'augmenter les tirages : dès 1914, quatre quotidiens parisiens dépassent le million d'exemplaires. C'est au même moment, à la fin du XIXe siècle, que se développe en France et au Royaume-Uni la presse de masse, avec des journaux peu chers, en France les journaux à un sou comme Le Petit Parisien (1876), Le Matin (1883), Le Journal (1892), qui tirent à plus d'un million d'exemplaires en 1914. En Angleterre, le Times est fondé en 1875 par John Walter et reste le journal le plus réputé, même s'il est dépassé en tirage par le Daily Telegraph qui tire à exemplaires dès 1871. [...]
[...] Sur ce modèle, le roi Henri VI fonde Our Lady of Eton beside Windsor en 1440 afin de former des individus employés au service de l'Église et de l'État Il y offre une scolarité gratuite aux soixante-dix premiers étudiants, les King's scholars, qui termineront leurs études au King's College de Cambridge. Eton est ouverte à d'autres candidats, nommés les Oppidans, mais sans gratuité d'inscription. D'autres mécènes prennent le relai et le nombre de public schools se multiplie, avec le principe de l'internat payant. L'école de Charterhouse par exemple fut fondée au XVIIe siècle sous le règne de Jacques Ier (James par Thomas Sutton, un roturier de Durham enrichi dans le charbon. Après avoir acheté la demeure du comte de Suffolk à Londres, il la convertit en école pour les pauvres. [...]
[...] L'étude des programmes pose la question des élites sociales et du modèle méritocratique. Elle invite à s'interroger sur une éducation qui repose sur un système de bourses, de classement et de concours ; se pose donc directement la question des procédures d'évaluation et de classement des élèves. L'ancienne formation intellectuelle sans objectif utilitariste, fondée sur la maîtrise du discours écrit et parlé, devient au cours du XIXe siècle insuffisante ; cette période voit l'émergence de nouvelles matières dans les programmes officiels et la multiplication des disciplines scolaires générales, mais aussi la scolarisation des savoirs et des savoir- faire professionnels et techniques. [...]
[...] Mais l'abolition des tests religieux à Oxford et Cambridge en 1871 y sécularise la recherche scientifique. À la fin de l'époque victorienne, il n'y avait pratiquement plus d'hommes d'église dans l'Association pour le progrès de la science. La diversification du savoir érode de même le quasi-monopole détenu auparavant par deux institutions majeures, la Royal Society et la Royal Academy of Arts. Le nombre d'académies dans le domaine des sciences exactes connaît une véritable explosion, avec la création de la Royal Horticultural Society (1804), de la Geological Society (1807), de l'Astronomical Society (1820), de la Zoological society (1826). [...]
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