Syndicalisme des Jaunes, socialisme national, boulangisme, Pierre Bietry, Paul Lanoir, patronat, progrès technique, mouvement ouvrier, fascisme, marxisme, Marc Sangnier
Le premier syndicat Jaune est fondé à la fin du siècle : en novembre 1899, huit mineurs se regroupent lors de grèves à Montceau-les-Mines parce qu'ils refusent de participer à un important mouvement de grève. Ce nouveau syndicat, non encore baptisé, compte quelques centaines d'adhérents dans les premiers mois de 1900. Le programme de ces ouvriers est lancé à ce moment : il prône le respect de la discipline et des chefs, et appelle à une coalition des intérêts entre ouvriers et patrons.
[...] Finalement il est logique que le mouvement Jaune se débarrasse du terme socialisme , ce qu'il fait lors du congrès de novembre 1904. Pour Bietry en effet, il ne faut plus employer ce terme socialisme chez les Jaunes pour bien montrer d'une part, que le mouvement est le fer de lance d'un prolétariat français en lutte contre le marxisme et que, d'autre part, les ouvriers Jaunes entendent se fondre harmonieusement à la nation en ayant accès à la propriété et aux bénéfices de leur entreprise. [...]
[...] Entre 1903 et 1904, ce leader charismatique va relancer le syndicalisme de droite, officiellement mis en marche grâce à un hebdomadaire qui paraît au 1er janvier 1904, le Jaune. Regroupant autour de lui les anciens syndicats indépendants de Laisant, Bietry parvient à s'attirer le soutien de tous les mécontents du moment. La Ligue de la patrie française et les anciens boulangistes le soutiennent. Il trouve également appui et publicité grâce aux deux principaux journaux anti-dreyfusards : la libre parole de Drumont et l'intransigeant de Rochefort. Le nationalisme dans ses diverses composantes soutient ce syndicalisme aux revendications nouvelles. [...]
[...] Paul Lanoir, secrétaire général de l'Union syndicale des ouvriers des chemins de fer, lance alors l'idée de fonder une Bourse du travail indépendante. C'est à partir de cette idée qu'est fondée L'Union fédérative des syndicats et groupements ouvriers professionnels de France et des colonies. Le mouvement se dote rapidement de structures, dont un journal, L'Union ouvrière, dont le premier numéro paraît en avril 1901. En décembre 1901, à la veille de l'inauguration de la Bourse du travail indépendante, les Jaunes reçoivent l'appui du pouvoir puisque Lanoir et une délégation ouvrière sont reçus à l'Élysée par le Président de la République (Émile Loubet) qui les encourage dans leur effort pour rapprocher les ouvriers du patronat. [...]
[...] Le syndicalisme des Jaunes : un socialisme national Là, il s'agit d'exposer brièvement la vie de ce syndicalisme de droite avant de tenter d'en analyser le programme et l'action (II). Un syndicalisme de droite Le boulangisme et les Ligues ont un enracinement populaire, et non pas élitiste comme on pourrait le croire de la part de mouvements habituellement étiquetés de droite . Avec le syndicalisme des Jaunes, les idées nouvelles de la fin du siècle trouvent un authentique enracinement dans le prolétariat ouvrier. [...]
[...] Peu après le premier congrès des Jaunes, Bietry décide en effet de quitter le mouvement, alors qu'il en était le secrétaire général adjoint. Fin 1902 le journal l'Union ouvrière disparaît ; disparition suivie en 1903 de celle de la Bourse du travail indépendante. Incapable de maintenir le syndicalisme Jaune, Paul Lanoir décide de se retirer des affaires publiques et finit ses jours en tant que rentier sur la Côte d'Azur. Pour autant le syndicalisme de droite n'est pas mort : avec une rapidité stupéfiante, il va se reconstituer sous l'égide de Pierre Bietry. [...]
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