xixe siècle, valeurs démocratiques, valeurs, sécularisation, IIIe République, anticléricalisme, protestantisme, Église catholique, clergé, Restauration, révolution de Juillet, jésuites, Second Empire, Léon Gambetta, laïcité, morale laïque, séparation de l'Église et de l'État, Jules Ferry, Jules Simon
La IIIe République installe les blocs fondateurs de la démocratie en France (l'école, le suffrage universel, etc.), mais elle n'invente pas. Elle fait une synthèse des efforts de tout le siècle. Les fondateurs de la IIIe République sont des gens pragmatiques. Il n'y a pas de vraie innovation, on fait simplement entrer des aspirations qui parcourent la société depuis le Ier empire.
[...] Pour lui, c'est la morale assise sur la sagesse populaire et la construction historique, donc une morale que tout le monde reconnait. Simon lui rappelle alors que tout cela est dans le Christianisme. Ferry va gagner, le Sénat va voter contre, et les devoirs envers Dieu seront repoussés. Mais les devoirs envers Dieu figurent encore dans les programmes scolaires jusqu'en 1923. L'instituteur devait enseigner normalement les devoirs envers Dieu. La laïcité devient une définition morale : Le cœur de la laïcité, c'est la morale, pour ces républicains. [...]
[...] Cet anticléricalisme est structurant dans la vie politique française, au XIXe siècle et au-delà. L'anticléricalisme politique disparait avec la Seconde Guerre Mondiale, parce que dans la guerre et sous l'occupation nazie, on se rend compte qu'une partie est collaboratrice et une autre résistante. L'Église n'apparait donc pas comme un bloc uni. Ce qui est important, c'est que les partis politiques, jusque dans les années 1990, reposaient sur l'héritage du XIXe siècle. Laïcité et morale laïque Souvent, dans le discours commun, on voit la naissance de la laïcité dans la Révolution. [...]
[...] La séparation en 1905 met fin au Concordat, mais la laïcité ne se limite pas à la loi de 1905. Cette loi est la dimension institutionnelle de la laïcité qui définit le fonctionnement des institutions indépendamment du rôle des Églises. Mais la laïcité nait avant 1905, le mot apparait dans les années 1880. Ce mot apparait à propos de l'école. Dans aucun autre pays d'Europe, la mise en place de l'école publique n'a donné lieu à la laïcité. Le but de l'école est de contrôler les consciences, elle sert à fonder de bons citoyens, donc des gens qui votent bien (c'est-à-dire pour la république). [...]
[...] L'État s'occupait moins des filles puisqu'elles ne votaient pas. La laïcité est une machine de guerre anticléricale pour déloger l'Église de l'enseignement, avec un sentiment d'urgence. Il faut former les citoyens pour assurer l'avenir du régime. On discute dans l'ordre de la gratuite, puis de l'obligation, et en dernier de l'école laïque. L'école d'État est donc laïque, et on ne paie pas. Lorsqu'elle devient obligatoire, les parents vont préférer mettre leurs enfants dans une école gratuite, celle de l'État. On voit bien que la laïcité, à son origine, vient de l'anticléricalisme. [...]
[...] Le cléricalisme renvoie à l'idée de théocratie. Le clergé est conçu comme un corps cohérent, une sorte d'armée, sous la direction d'un chef étranger, le pape. L'Église est saisie comme une puissance étrangère, un danger pour la nation et pour l'ordre. On va construire une image du prêtre comme un homme pas comme les autres. On va le voir comme un homme qui vit selon des règles qui ne correspondent plus à la société moderne et donne sa force à l'Église. [...]
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