Second Empire, Troisième République, questions politiques, sociales, régime républicain
Aucun des gouvernements établis depuis 1815 n'a vraiment réussi à en finir avec la Révolution. On a souvent décrit ces régimes comme l'ultime étape avant « l'entrée au port de la Révolution » que F. Furet situe vers 1880, après l'avènement et la consolidation de la IIIème République. De plus, le second empire a longtemps été condamné pour les péchés communs à ses deux extrémités : le coup d'état du 2 décembre 1851 et celui de la guerre de 1870.
L'historiographie du second empire et de la troisième république a tout d'abord été assez orientée, mais il existe aujourd'hui un réexamen de ces deux époques.
[...] Quels sont les principaux enseignements politiques de l'affaire Dreyfus ? Le premier est que les responsables politiques civils, soucieux de laisser une espèce d'espace réservé aux chefs militaires (pour mieux s'assurer leur loyalisme), prennent conscience que la haute administration militaire en est venue à constituer un état dans l'état et qu'il est urgent de mettre fin à cette situation d'exception. Ils vont donc s'attacher à républicaniser cette armée et cette haute administration, ce qui les conduira aussi à mener une politique anticléricale, l'affaire Dreyfus ayant suffisamment prouvé à l'opinion, les dangers de l'alliance du sabre et du goupillon (expression popularisée à cette époque). [...]
[...] Les journaux sont soumis à l'autorisation préalable et aux avertissements qui peuvent conduire à la suspension d'office. Deux observations s'imposent : en premier, le désarroi des libéraux face à un tel régime, en deuxième, le fait que le chef de l'état a été conduit progressivement à l'assouplir. Avec Tocqueville à leur tête, les libéraux ont tendance à voir dans la définition du césarisme politique la confirmation de ce qu'ils pensent de la démocratie elle-même. À savoir qu'elle comporte dans son principe, le double risque de la radicalisation populaire et de son instrumentalisation démagogique par le pouvoir. [...]
[...] On assiste au sommet de l'état à une inversion des rôles qui ajoute plutôt au trouble et à la division qu'à l'unité des citoyens. Gambetta était hostile à la déclaration de la guerre parce qu'elle était à ses yeux, une guerre dynastique. Il devient à partir du 4 septembre un jusqu'au-boutiste de la défense nationale parce qu'il s'agit désormais de sauver à la fois la France et la République. Il tente d'obtenir un sursaut patriotique tel ceux de 1792-93. Mais ce jusqu'au-boutisme, l'isole entre des chefs militaires et des politiciens qui désapprouvent dès le début de 1871, la prolongation de la lutte parce qu'ils pensent qu'elle est perdue. [...]
[...] De plus, le second empire a longtemps été condamné pour les péchés communs à ses deux extrémités : le coup d'état du 2 décembre 1851 et celui de la guerre de 1870. L'historiographie du second empire et de la troisième république a tout d'abord été assez orientée, mais il existe aujourd'hui un réexamen de ces deux époques. Nous nous consacrerons aux questions politiques et sociales. Dans une première partie, nous analyserons les contradictions qui caractérisent le régime impérial, né du projet singulier de fonder sur le consensus le retour aux principes dynastiques du pouvoir. [...]
[...] Ils sont donc démunis pour combattre conceptuellement des notions comme celle du césarisme démocratique dont P. Rosenvallon souligne le caractère distinctif : la réduction des libertés publiques au nom même d'une certaine conception de l'exigence démocratique ou de ce qu'il appelle aussi une pathologie interne à l'idée démocratique qui est illustrée, selon lui, par les trois maux suivants: - Prétention à conjurer le risque du désordre par l'application du principe de la représentation-incarnation (cad une délégation de la souveraineté nationale au seul chef de l'état. [...]
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