Alexandre II, né à Moscou le 29 avril 1818, monte sur le trône en 1855, à 37 ans, tandis que son armée subit d'humiliantes défaites face aux Français et aux Anglais, devant Sébastopol. Sitôt couronné, le tsar engage des réformes courageuses pour moderniser son pays : libération des serfs, humanisation de la justice et abolition du knout (fouet), mise en place d'assemblées locales, ouverture des universités à la petite bourgeoisie, … Ces réformes, bien que mal appliquées, lui valent le surnom de « tsar libérateur ». Elles sont accompagnées d'une effervescence littéraire et intellectuelle dans le pays avec l'émergence de grands poètes et romanciers : Léon Tolstoï, Fédor Dostoïevski, Ivan Tourgueniev. Parallèlement s'est développé un mouvement révolutionnaire chez les étudiants de la petite bourgeoisie qui prône la destruction radicale de l'ordre ancien.
[...] La grandeur de l'Empire. Déçu par l'accueil que reçoivent ses réformes, le tsar se consacre désormais à la grandeur de son empire. Ses armées soumettent le Turkestan, aux portes de la Chine, ainsi que les peuples insoumis du Caucase, y compris un célèbre chef tchétchène du nom de Chamil. Il vend aux Etats-Unis l'Alaska dont il n'a que faire mais reporte ses visées sur Constantinople, ville glorieuse de l'orthodoxie, capitale d'un empire turc en pleine décomposition. Le 20 janvier 1878, les Russes s'emparent de la ville d'Andrinople (aujourd'hui Edirne), à 200 km de la capitale turque, Istamboul. [...]
[...] Cette réforme décisive aura des effets bénéfiques immédiats mais elle viendra trop tard pour sauver le régime et la Russie elle-même. [...]
[...] Les prémisses de la révolution russe. Chez les étudiants anarchistes, la fièvre ne descend pas. Serge Netchaïev, fils de paysan, disciple de Michel Bakounine et Pierre Proudhon, prône dans son Catéchisme révolutionnaire l'anéantissement de l'Etat et l'assassinat des opposants. Beaucoup de jeunes bourgeois se proposent d'aller vers les moujiks des campagnes afin de les inviter à se soulever contre le régime. Une organisation révolutionnaire secrète, Zemlia i Volia (Terre et Liberté), naît en 1874. Son propos est radical : les révolutionnaires ne doivent compter que sur eux-mêmes pour en finir avec l'autocratie. [...]
[...] Il envahit aussi les provinces roumaines de l'empire turc. Il profite de l'occasion pour combattre les tribus insoumises du Caucase, en particulier les Tchétchènes regroupés autour du prince Chamyl. L'empereur des Français est poussé à la guerre par sa jeune épouse, la belle Eugénie de Montijo, désireuse de promouvoir les intérêts catholiques. Napoléon III et le gouvernement anglais de la reine Victoria font cause commune avec le sultan. C'est la première fois depuis le couronnement d'Aliénor d'Aquitaine et Henri II Plantagenêt que les deux nations s'apprêtent à combattre ensemble ! [...]
[...] Elles existaient dans la Russie des origines avant de disparaître suite aux invasions mongoles, au XIIIe siècle. En les ressuscitant le tsar veut associer les paysans à la gestion des campagnes. Les nouvelles assemblées, libérées de la tutelle de la noblesse, font très vite la preuve de leur compétence et prennent en main les affaires locales, en matière sociale, dans les transports comme dans l'éducation. La même année, le tsar humanise la justice et supprime les châtiments corporels. Ainsi, ayant surmonté sa défaite dans la guerre de Crimée contre les Français et les Anglais, la Russie est en passe de se hisser au niveau des grandes nations occidentales. [...]
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