Tocqueville a dit : « Il n'y eut jamais d'événements plus grand, conduit de plus loin, mieux préparé et moins prévu ». Le concept évoque soit une rupture décisive soit le retour à une légalité bafouée. Du fait qu'aucun auteur n'ait programmé 1789, les révolutionnaires vont devoir innover. Seuls ceux qui ont le recul nécessaire peuvent tenter de la théoriser. Ex. : Burke ou Barnave.
Y a-t-il une Révolution ou des révolutions ? Sur le terrain des idées politiques, l'unité est insoutenable. On a affaire à une révolution libérale, puis jacobine antilibérale qui marque la radicalisation. Au terme du parcours, deux conceptions de la Révolution s'opposent nettement avant de fusionner en un concept unique et homogène.
Entre la prise de la Bastille et juin 1791, la révolution est une nouvelle unanimiste. C'est une bonne nouvelle. Les fameux cahiers de doléances visent à supprimer les abus de l'Ancien Régime et le consensus se réalise autour de quelques idées : la fin de l'absolutisme, la régénération du royaume, la liberté individuelle et l'égalité juridique.
La Déclaration des droits qui ouvre la révolution est une déclaration de principes voulue par des citoyens libres et illustre cet unanimisme comme le fera un an plus tard la fête de la fédération. Le roi est louangé par tous les révolutionnaires qui cherchent encore leur voie. Il est le bon roi, restaurateur de la liberté.
[...] Le peuple dans les sections de sans-culottes. Il est le peuple à la Convention, au club des Jacobins. Il est le prophète de la révolution. Ce maniement de l'opinion révolutionnaire lui permet de fusionner un succès de démocratie directe avec un principe représentatif détourné pour emporter l'adhésion. Le chantre du peuple fait que l'on comprend mieux l'alliance populaire qu'il préconise dès 1792. Sur ce terrain il a été précédé par MARAT qui avait exigé un triumvirat d'hommes les plus éclairés, les plus intègres et les plus intrépides Au fond, les sections des sans-culottes avaient fourni à la classe politique une classe de main d'œuvre pour abattre la monarchie et les Jacobins vont fonder une alliance avec eux à la fois par idéologie mais aussi opportunisme pour défendre la révolution. [...]
[...] Distinction intéressante mais se heurte à un obstacle. Il y a des débats pointus sur l'utilisation de tel ou tel terme dans les archives. Ces constituants sont souvent des juristes. Cependant, on voit que le constituant a mélangé allègrement droits de l'homme et droits des citoyens et sans doute de manière volontaire. - certains disent que le culte de la loi est l'antithèse du droit naturel. C'est vrai mais le culte de la loi peut se prêter à une lecture différente. [...]
[...] Cela implique la lutte contre toute tyrannie. La défense de la patrie entraîne chez ROBESPIERRE un changement d'attitude vis-à-vis de la guerre. En 1792, il s'était élevé contre la guerre qui pour lui était une manœuvre des Girondins pour terminer la révolution. Il avait défendu une thèse pré- staliniste de la révolution dans un seul pays. Mais une fois la guerre en marche, il comprend qu'il en va du succès même de la révolution. Il va donc tout mettre en œuvre pour défendre cette révolution. [...]
[...] SAINT- JUST pense que la révolution est la marche vers la vertu. Robespierre dira : Dans le système de la révolution française, ce qui est immoral et impolitique, ce qui est corrupteur est contre-révolutionnaire Il y a là une vision idéaliste qui confond moral et politique. Mais ROBESPIERRE précise que ce n'est qu'une théorie pour l'avenir car dans le présent il s'agit de terminer la guerre de la liberté et de traverser heureusement les orages de la révolution ROBESPIERRE a été légaliste jusqu'au 10 août 1792 mais dès lors il justifie les excès de la commune de Paris du fait que les inégalités sont inhérentes à la révolution : Il est vain de vouloir faire une révolution sans révolution Cela suppose un bouleversement illégal et violent. [...]
[...] Y a-t-il une Révolution ou des révolutions ? Sur le terrain des idées politiques, l'unité est insoutenable. On a affaire à une révolution libérale, puis jacobine antilibérale qui marque la radicalisation. Au terme du parcours, deux conceptions de la révolution s'opposent nettement avant de fusionner en un concept unique et homogène. Section 1 : La révolution libérale à l'assaut de l'absolutisme monarchique (1789 - 10 août 1792) : Unanimisme et déclaration des droits Entre la prise de la Bastille et juin 1791 la révolution est une nouvelle unanimiste. [...]
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