I) Les origines de la révolution hongroise
Pour une large part, la période d'apparente stabilité politique de l'Empire entre 1815 et 1848, avait été marquée par une véritable lutte, souterraine le plus souvent, entre :
- le pouvoir impérial et centralisateur
- et les noblesses régionales, maîtresses des diètes régionales.
En apparence, ces diètes étaient de simples chambres d'enregistrement des décisions impériales ; mais en vérité, les noblesses locales, parfois renforcées par des grands bourgeois, là où le développement économique le permettait, restaient frondeuses, voire hostiles à une réglementation centralisée ; celle-ci réduisait leurs privilèges et faisait de la noblesse de fonction, celle qui servait l'Etat autrichien, une rivale, tenue en mépris par la « vieille » noblesse.
Or, au sein même de la noblesse, des changements structurels intervenaient ; l'évolution économique commençait à produire des effets : certains, souvent grands propriétaires, savaient adapter leurs propriétés au système de l'économie de marché, tandis que d'autres, petits nobles notamment, tombaient dans la misère, bien que fiers de leur titre.
En outre, la noblesse était sensible aux thèmes du romantisme : l'exaltation du moi, des héros et des passés mythiques. Elle puisait dans une histoire médiévale fort à la mode, des justifications à son propre statut privilégié ; aussi lorsque des intellectuels, fussent-ils issus des milieux les plus misérables, les plus contestataires de la noblesse, exaltaient le passé glorieux de la « nation », bon nombre de nobles adhéraient volontiers à cette histoire nationale mythifiée.
Ainsi, le renouveau hongrois des années 1820 dut-il beaucoup à un des grands « magnats » (grands propriétaires terriens) du pays, très forte personnalité, romantique, le comte Istvan Széchenyi (1791-1860) ; celui-ci offrit un an de ses revenus fonciers pour créer une Académie des Sciences hongroise ; il lança de nombreuses opérations pour développer l'économie de son pays (y compris le premier pont sur le Danube pour relier les deux villes de Buda et de Pest jusque-là séparées par le fleuve) ; tout en restant fidèle à la monarchie viennoise, Széchenyi, unanimement respecté, comptait sur un renouveau de la noblesse hongroise pour moderniser sa patrie.
Mais il fut bientôt dépassé par une partie de la noblesse hongroise qui voulait aussi des transformations politiques, c'est-à-dire une véritable autonomie politique, voire l'indépendance, comme la réclamait un avocat de talent, tribun populaire, autre héros « national », le « patriote » Lajos Kossuth (...)
[...] Le Reich prétendait qu'il lui incombait de faire la paix et de décider la guerre. Il entendait disposer exclusivement des forces armées, de la marine et des fortifications du Reich. L'exécutif était confié à un Empereur héréditaire, doté d'un veto suspensif, qui gérerait les Affaires étrangères, l'Armée et l'Economie avec l'aide de ministres nommés par lui. La Diète serait composée de deux chambres, une chambre des Etats, composée de représentants des différents pays et une Chambre du peuple, élue au suffrage universel, que l'empereur avait le droit de dissoudre. [...]
[...] Sous la pression de la foule, le Conseil de lieutenance1 accepta le programme révolutionnaire, car les régiments italiens de la garnison ne paraissaient pas assez sûrs pour réprimer brutalement l'insurrection. Le premier acte de la révolution hongroise s'était achevé sur un succès, sans effusion de sang. Une délégation de la Diète, conduite par Kossuth, se rendit de Presbourg à Vienne et obtint satisfaction. L'archiduc Etienne, qui avait succédé à son père comme Palatin de Hongrie, fut nommé lieutenant général du royaume et l'empereur Ferdinand, nomma un ministère responsable devant la Diète, dont il confia la présidence à un magnat libéral, le comte Louis Batthyany. [...]
[...] L'intervention de Nicolas Ier fut en effet décisive Après la proclamation de l'indépendance et les succès de l'armée hongroise qui se révélait capable de mettre en échec les troupes impériales, Schwarzenherg très inquiet, n'osa pas attendre le retour de l'armée de Radetzky, victorieuse en Italie. C'est pourquoi il fit appel à Nicolas Ier, ultime champion de la réaction. Par conviction idéologique et par intérêt, le tsar accepta car il voyait dans la Hongrie de Kossuth un refuge pour les patriotes polonais. [...]
[...] + crainte des réactions de l'Autriche. Le roi se considérait comme un monarque de droit divin, il ne voulait pas recevoir la couronne des mains d'une assemblée issue de la révolution. Mépris important pour l'exemple de Louis-Philippe Par son refus, Frédéric-Guillaume IV retardait de 22 ans la formation d'une Petite-Allemagne à direction prussienne. Dans l'immédiat, Frédéric-Guillaume IV condamnait le Parlement de Francfort et rendait service à l'Autriche. Schwarzenberg rappela les députés autrichiens, bientôt suivi par le cabinet de Berlin. Ce Parlement-croupion alla se réfugier à Stuttgart le 31 mai, où il finit sans gloire, après que l'archiduc Jean eut renoncé à ses fonctions de chef provisoire de l'exécutif. [...]
[...] Le 17 juin 1849, le Parlement fut dispersé par l'armée wurtembergeoise. Les mouvements populaires n'avaient pas été assez forts pour imposer leur point de vue aux Etats monarchiques qui reprirent le contrôle de la situation en 1849. Le Parlement de Francfort n'avait pas été en mesure de résoudre la question nationale unification par le haut. [...]
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