La balance des pouvoirs entre la France et l'Allemagne semblait davantage pencher en faveur de la France au lendemain de la guerre, notamment à cause d'une Allemagne séparée, au cœur de la Guerre froide. Néanmoins, à la fin des années 80, la situation géopolitique de l'Europe va profondément être bouleversée avec la fin de la Guerre froide, et par conséquent, la réunification de l'Allemagne. Or cela s'avère être un tournant dans les relations franco-allemandes.
La réunification de l'Allemagne conduit à un renouveau en Europe. Signifiant la fin de la Guerre froide, elle conduit à un tournant et à une redéfinition du rôle de l'Allemagne sur le continent européen, mais aussi dans le monde, retrouvant ainsi pleinement sa voie diplomatique unie. Cela ne sera pas sans poser des difficultés au sein de la relation franco-allemande.
[...] Cependant, ce rapprochement est vivement critiqué. Outre sa politique transfrontalière, c'est également sa politique étrangère lors des conflits qui fait débat. Pour Ralph Hartmann[14], la position allemande va même à l'encontre de ses engagements. Pour lui, par le traité l'Allemagne avait déclaré solennellement que le sol allemand ne générerait que la paix Le fait que l'Allemagne reconnaisse unilatéralement la Slovénie et la Croatie, fin 1991, va profondément choquer, et particulièrement la France. Il s'agit de la première guerre à laquelle l'Allemagne réunifiée prend part. [...]
[...] Il est cependant aussi nécessaire de mettre en évidence le jugement porté sur les relations franco-allemandes à cette période, grâce au témoignage du premier ministre britannique de l'époque. Margaret Thatcher[5], dans ses Mémoires, revient sur son étonnement qu'un Président français, semblant si inquiet de la situation, n'a finalement pas repris les réserves formulées en privé lors de sa rencontre avec le Chancelier allemand dans le cadre d'une rencontre européenne, le 9 décembre 1989. Helmut Kohl lui-même racontera qu'il s'attendait de ce fait à une opposition beaucoup plus forte lorsqu'il rencontra François Mitterrand à Latché le 4 janvier 1990, se déclarant même soulagé à l'issue de l'entretien[6]. [...]
[...] L'influence sur les relations franco-allemandes Les Occidentaux sont surpris par les évènements de l'automne de l'automne 1989 et par la chute du mur de Berlin. Ils reconnaissent le droit des Allemands à l'autodétermination tout en recommandant la plus grande prudence pour maintenir la stabilité du continent européen. Le plan en dix points, perçu comme une accélération du processus de réunification, est mal reçu par les gouvernements français et britannique. George Bush et James Baker l'acceptent mais posent comme condition que l'Allemagne unie appartienne à l'OTAN. [...]
[...] Ainsi, le statut de l'Allemagne semble amoindrir celui de la France. Nous pouvons comprendre cette crise du couple quand on s'interroge aux différents regards portés à la situation. D'un point de vue français, est notamment reproché au chancelier Kohl de ne se souvenir de la coopération franco-allemande qu'une fois les choix essentiels en matière de réunification formulés. Alors qu'en Allemagne, une partie de l'opinion allemande sentit que derrière le sentimentalisme des déclarations, la France souhaitait surtout, grâce à son soutien, retarder ou rendre impossible toute réunification allemande. [...]
[...] Ce traité met un terme aux anomalies allemandes et fixe le statut international de la nouvelle Allemagne dans la nouvelle Europe. L'Allemagne célèbre le 3 octobre 1990 sa réunification, qui va transformer le quotidien des Allemands, avec toute une organisation politique et économique à revoir. La République fédérale allemande donne ainsi davantage la priorité à ce qu'elle jugeait être l'intérêt national allemand sur les engagements d'informer ses partenaires. La situation interne est assez chaotique pour se soucier dans un premier temps de politique étrangère, et par la même, de la relation franco-allemande. [...]
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