En 1814, le Sénat où sont les grands dignitaires du régime a une idée et une seule : durer et garder le pouvoir de ses membres au premier rang desquels Talleyrand, qui a traversé toute la période. Seulement, les choses ne peuvent être dites ainsi, aussi il va y avoir un discours officiel beaucoup plus policé qui est l'adresse du 4 avril 1814, adresse du gouvernement provisoire mis en place par le Sénat.
Après tout, ce Sénat a un rôle constitutionnel dans cette période de vide. Et cette adresse insiste sur la nécessité d'allier un principe d'autorité qui amène à se tourner vers la monarchie, en réalité parce qu'on n'a pas le choix vu que les puissances alliées font pression.
Le Sénat souhaite aussi allier principe de monarchie et principe de liberté, le principe de liberté étant qu'il y a toujours du pouvoir dans le peuple et que pour allier cela on va faire en sorte que ce soit le peuple qui appelle le roi. Tout ce qui intéresse les alliés est d'avoir un roi, qui deviendra symboliquement « roi des Français » et non pas « roi de France ». Cette appellation de roi des Français, on la trouvera d'ailleurs en 1830.
[...] Ça ne tient pas, les alliés veulent le rétablissement du roi. Le 6 juillet 1815, Louis 18 rentre à Paris et remet en vigueur la charte du 4 juin 1814, cette charte octroyée qui avait été suspendue dans les faits par le retour de Napoléon. Elle est remise en vigueur et va pouvoir fonctionner sans beaucoup d'interruption pendant 16 ans. On va avoir 16 ans d'une expérience nouvelle : la monarchie limitée qui va déboucher sur l'affaiblissement provisoire de la monarchie La monarchie limitée Si la monarchie tend à être un peu limitée sur le plan des institutions, il n'en est pas de même sur le fond. [...]
[...] Après tout, élargir le suffrage censitaire et l'élargir encore : pourquoi ne pas l'élargir jusqu'au bout ? Devant le succès de cette campagne des banquets, Guizot interdit en février 1848 un banquet dans le 12ème arrondissement de Paris. Et cette interdiction qui a priori est un acte qui ne devait pas avoir de conséquence majeures déclenche une série d'émeute, qui gagne Paris. Ce sera la révolution de février, les barricades, et assez curieusement sans combattre (comme en 1830) le pouvoir s'écroule. Le 23 février Guizot démissionne, et le lendemain Louis-Philippe abdique. [...]
[...] Cela amène une dissolution et des élections en juin et juillet 1830. Ces élections non seulement ne donnent pas la victoire aux ultras mais renforcent la majorité modérée. Charles 10 prend les fameuses ordonnances du 25 juillet 1830 lois de justice et d'amour qui restreignent la liberté de la presse, le droit électoral, et prévoient une nouvelle dissolution de la chambre avec de nouvelles élections en septembre. S'en est trop, ce sont des émeutes à paris, ce qui va devenir la révolution de 1830, les trois glorieuses ( juillet) qui aboutissent à ce que le régime s'écroule sans vraiment se battre. [...]
[...] Février 1848, c'est la fin de la monarchie, y compris de ces tentatives intéressantes de monarchie qui étaient en train de devenir une monarchie parlementaire. Il n'y a plus d'autres solutions que le retour à la république. [...]
[...] À partir de là, il y a la mise en place d'une commission de rédaction de la charte, désignée par le roi, comprenant quelques députés (c'est-à-dire quelques membres du corps législatif), quelques sénateurs. Ce sont les commissaires du roi qui écrivent la charte du 4 juin 1814, charte fondamentale octroyée par le roi. En 1814, il y aura une charte résultant d'un pacte. On retourne dans une restauration dure : c'est le roi qui a seul le pouvoir, la légitimité, car il tient son pouvoir de dieu, donc la charte est faite par le roi. [...]
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