La République et la question ouvriére : le Front Populaire

Thèmes abordés

Histoire contemporaine, République française, question ouvrière, Front Populaire, électorat rural, CGT, réformes sociales, SFIO, PCF, Léon Blum, antisémitisme, Roger Salengro, congés payés

Résumé du document

La question ouvrière désigne l'ensemble des questions posées visant à s'interroger sur les conditions de vie et de travail des ouvriers, souvent difficiles, et les solutions possibles. Cette question ouvrière a été soulevée par des intellectuels, des hommes politiques et les ouvriers eux-mêmes dès le XIXe siècle. Dans les années 1930, les ouvriers restent assez marginalisés dans la République.

En effet la République s'est enracinée dans les campagnes (s'est imposée auprès d'une majorité de l'électorat paysan rural) et avec l'appui des classes moyennes en s'appuyant moins sur l'électorat ouvrier. Malgré une amélioration de leur condition depuis le XIXe siècle. par l'adoption d'un certain nombre de lois (liberté syndicale, journée de 8 heures...), les ouvriers demeurent dans une situation fragile qui est aggravée par la crise économique de 1929.

Extraits

[...] Baisse du temps de travail, les premiers congés payés et la démocratisation des loisirs montrent le souci d'améliorer la condition ouvrière par le Front populaire. Cependant, la montée des périls extérieurs, les difficultés économiques persistantes et l'opposition renouvelée de la droite contribuent à disloquer le Front Populaire qui au final ne reste pas plus de 2 ans au pouvoir. Cette période constitue un âge d'or de la mémoire collective de la gauche française et du monde ouvrier en comparaison avec le déclin du monde ouvrier amorcé à la fin des Trente Glorieuses et amplifié au cours des années 1970. [...]

[...] Grèves émanant de la base des ouvriers. Pour la 1ère fois, ouvriers ont le sentiment que le gouvernement est de leur côté. Ces grèves s'accompagnent de manifestations festives, bals et repas improvisés à l'intérieur des locaux de l'usine. Les femmes participent activement à ce mouvement social. Cf. témoignage de la philosophe française Simone Weil qui a participé à ces grèves (à ne pas confondre avec Simone Veil la femme politique et ministre). Les grèves de mai et juin 36 favorisent aussi l'affirmation de l'identité ouvrière. [...]

[...] Une crise aussi politique et sociale avec la montée du chômage, et des ligues d'extrême droite qui menacent le régime républicain lors de l'émeute du 6 février 1934 (manifestation de ligues d'extrême droite devant la Chambre des députés). Ces manifestations des ligues montrent la contestation antiparlementaire du régime. Antiparlementarisme, un aspect récurrent des opposants à la IIIe République, pas nouveau (cf. antiparlementarisme de Boulanger dans les années 1880). En réaction à cette affirmation des ligues dans l'espace public, le 12 février 1934, la gauche organise sur le cours de Vincennes une manifestation importante (80 à personnes). [...]

[...] Naissance du Front populaire. Front populaire : une coalition qui ne réunit pas seulement les principaux partis de gauche (Parti radical, SFIO, Parti communiste) mais comprend aussi des associations (Ligue des droits de l'homme, Comité de vigilance des intellectuels antifascistes etc ) et des syndicats (CGT, syndicat nationale des instituteurs etc Le Front populaire élabore un programme commun publié le 10 janvier 1936 et des accords de désistement dans la perspective des élections du printemps 1936. Réunification de la CGT en mars 1936 lors du Congrès de Toulouse (la CGT et la CGTU communiste dissidente fusionnent à nouveau). [...]

[...] La CGT aussi divisée entre 1921 et 1936 avec une scission de syndicalistes communistes qui ont formé la CGT. Définition de Front Populaire : Le terme de Front Populaire désigne la coalition rassemblant les communistes, socialistes et partis de gauche non marxistes (comme les radicaux) au nom de la lutte contre le fascisme. Bornes chronologiques du sujet : L'année 1934 avec la manifestation des ligues d'extrême droite le 6 février conduit progressivement les forces de gauche divisées à se rassembler. [...]