La France, de 1848 à la fin des années 1870, connaît trois régimes, dont deux républiques. Au cours de ces décennies, les défenseurs de la république, les Républicains, changent et évoluent avec la société. Ils ont différentes façons d'agir, ne serait-ce qu'entre les moments où ils sont au pouvoir et ceux où ils sont dans l'opposition. On ne peut pas parler d'une seule forme de pensée républicaine. La plus grosse césure se situe entre les modérés et ceux partisans d'une révolution sociale. On retrouve cette fracture jusque dans les années 1870 et bien plus longtemps après, jusqu'à nos jours.
Pourtant, il y a une unité républicaine : être républicain au XIXe siècle, c'est partager les valeurs de 1789, et également l'évolution entre 1792 et 1795, sans toujours insister sur la Terreur. C'est aussi être partisan de la souveraineté du peuple, avec des élections au suffrage universel (masculin) ; c'est vouloir la liberté politique et refuser tout pouvoir d'un monarque.
[...] Le choix conservateur de la République est évident. Compromis pour arriver aux lois constitutionnelles de 1875 Les Républicains, s'ils remportent les élections partielles en 1872 et 1873, ne sont toutefois toujours pas majoritaires à la chambre. Les divisions entre légitimistes, orléanistes et bonapartistes, freinent le retour à une monarchie. Suite à l'entêtement de Chambord et au péril bonapartiste (ils gagnent des sièges en 1873), les Orléanistes s'allient aux Républicains pour organiser les institutions. Le pragmatisme républicain, avec Gambetta qui fait beaucoup de concessions, donne des lois constitutionnelles plutôt de type orléanistes : Président élu pour 7ans (très long, presque un roi présence d'un sénat qui a les mêmes pouvoirs législatifs que la chambre et qui contient des membres à vie, un président avec l'initiative des lois, droit de grâce (régalien), qui peut dissoudre la chambre. [...]
[...] Les Républicains abandonnent donc l'idée d'une république sociale. Le droit et la propriété seront respectés. Appui sur une couche sociale nouvelle, ce qui élargit le corps sur lequel on s'appuie, tout en ne prenant que les gens instruits (petite et moyenne bourgeoisie des villes et des campagnes : professeurs, avocats, mais aussi membres du tertiaire comme les employés ) Le thème de la liberté plus que l'égalité est prépondérant. L'anticléricalisme commence à devenir un facteur d'union des Républicains (lois Falloux combattues, aide de l'Empire au pouvoir temporel du pape ) République fondée sur la science Période du scientisme avec Auguste Comte : la société est envisagée comme en perpétuelle évolution et il s'agit pour les Républicains, de trouver un régime qui s'accorde avec cette évolution. [...]
[...] 1870-1879 : Pramatisme dans la manière d'agir, installation d'une République durable L'installation de la République, écrasement de la Commune Au début, il y a beaucoup d'incertitudes sur la capacité de la République à durer. Elle s'impose sous la pression de la rue en 1870, et la tenue d'une nouvelle élection pour la chambre est décrétée. A cause de la guerre, les Républicains sont très divisés. Gambetta notamment veut une poursuite des combats, quitte à enfreindre la légalité parfois. Mais néanmoins, les Républicains ont la sagesse d'accepter (au moins en province) la victoire des monarchistes en 1871 aux législatives. [...]
[...] Victoire des modérés, avec beaucoup de Républicains du lendemain. Juin 48 : divorce marqué entre les modérés et les démocrates, avec l'écrasement par Cavaignac des révoltes parisiennes. Les campagnes amènent des forces pour défendre la République. On peut donc voir que les Républicains ne sont pas unis, entre ceux qui pensent que l'Etat ne doit pas agir en matière économique (qui l'emportent dans les élections) et ceux partisans d'une république sociale, voire socialistes (écrasés en juin). Ceci va créer des conditions favorables à un retour des monarchistes sur le devant de la scène, qui vont détricoter la République. [...]
[...] Dès février 1848, le droit au travail est proclamé dans un décret et Louis Blanc, ainsi qu'Albert, au gouvernement, tentent d'orienter les lois pour obtenir des avancées sociales. Création des Ateliers Nationaux : l'embauche des ouvriers au chômage. Beaucoup d'oppositions : pas d'argent dans les caisses de l'Etat, décision prise par un gouvernement sans légitimité démocratique. De plus, la droite agite d'autres peurs : crainte de la fin de la propriété, pouvoir des Rouges rassemblement d'une masse d'ouvriers prête à faire la révolution . En plus, cette mesure qui ne concerne que Paris ne satisfait pas la masse des ruraux qui voit cela comme un privilège. [...]
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