Renouvellement des élites, aristocratie, bourgeoisie, bourgeoisie d'affaires, l'ascension sociale, élites
Il est difficile de s'interroger sur une société sans parler des élites sociales (groupes sociaux qui présentent les différentes formes de pouvoir économique, politique, religieux et culturel, de domination).
Les élites ont des liens les unes avec les autres.
Peut-on parler d'une élite sociale ou des élites sociales ?
C'est le cas dans les sociétés industrielles. Les sources du pouvoir ne sont plus les mêmes que sous l'Ancien Régime. La fin des privilèges, des sociétés d'ordres (les élites étaient clairement définies : haut clergé et noblesse) est due à l'industrialisation. L'essor de nouvelles activités fait émerger de nouvelles élites qui s'ajoutent aux anciennes.
[...] Après 1880, ils disparaissent progressivement de cette haute fonction publique. En Europe, la noblesse est plus prédominante (totale en Russie, en Hongrie, en Prusse). En des hauts fonctionnaires prussiens sont nobles. Les empereurs sont entourés de junkers (Otto von Bismarck). En Grande Bretagne, la prééminence des nobles est une réalité jusqu'au début de la première guerre mondiale, la chambre des lords (chambre haute) est constitué de hauts nobles qui ont maintenant autant de pouvoir que la chambre des communes (chambre basse), jusqu'au années 1900 - 1910. [...]
[...] Elle représente une élite de la population urbaine, non noble. Cette définition disparait au XIXe siècle. Elle devient une classe sociale, une élite non noble, définie par la fortune, la propriété, et non par un type d'activités particuliers. En Allemagne, il existe deux grands types de bourgeoisies (termes utilisés) : le bildungsburgertum et la wirtschafts. Le wirtschafts concerne le secteur économique (banques, industries, négoce) : c'est une bourgeoisie d'entrepreneurs. Le bildungsburgertum est la bourgeoisie intellectuelle (professions libérales : avocats, notaires, médecins, professeurs). [...]
[...] En Grande Bretagne, vers 1900, les 2 leaders politiques sont Asquitch (libéral, avocat) et Bonar Law (conservateur, patron sidérurgiste). En France, c'est plus compliqué, ce sont des avocats qui exercent le pouvoir. Le patronat exerce une influence indirecte sur la politique, à travers le contrôle de la presse, les syndicats patronaux (comité des forges qui réunit les grands patrons de la sidérurgie) : ils sont présents en Allemagne et en Italie. On trouve également le lobbying, la corruption (panama, banco di Roma). [...]
[...] Vers une fusion des élites ? La distinction entre anciennes et nouvelles élites tend à s'atténuer voire à disparaitre à al fin du siècle. Souvent fascinée par l'aristocratie, la haute bourgeoisie passe de la critique à l'imitation, tend à adopter son mode de vie (hôtels particuliers, châteaux ) et cherche à s'intégrer dans ses réseaux de sociabilité. Elle est d'ailleurs souvent accusée (notamment par la gauche socialiste) et de former une « nouvelle aristocratie » voire une « nouvelle féodalité » (financière ou industrielle) L'aristocratie, pour sa part, s'ouvre aussi à l'élite bourgeoise, notamment à travers des alliances matrimoniales (nom noble + fortune bourgeoise). [...]
[...] La plupart des grands bourgeois sont des héritiers (nés dans la bourgeoisie), et cela plus encore à la fin du siècle qu'au début. L'exemple de la dynastie des Motte à Roubaix : l'ascension d'une famille, d'abord de marchands (XVIIIe siècle), puis d'industriels du textile (la plus grande filature de coton d'Europe en 1843). Quatre générations se succèdent au cours du XIXe siècle : Jean Baptiste Motte (1ère filature mécanique en 1820), Louis Motte- Bossut, Alfred Motte-Grimonprez, Eugène Motte-Dutoit (qui internationalise et diversifie l'activité du groupe à la Belle Époque). [...]
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