L'Allemagne et les Allemands (qui n'existent pas encore à vrai dire) sont victimes d'un imaginaire qui les rend certes honnêtes, purs mais très largement méprisés en France, ce sont les « les bons sauvages de l'Europe » comme les décrit Mme de Staël (...)
[...] La triple alliance ou triplice est ainsi signée en 1882 entre L'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie qui pour des intérêts diverses participeront à une tentative d'isolement diplomatique de la France. Ainsi, en étant isolée et sous pression, la classe politique au pouvoir, soit les républicains modérés vont adopter, une politique à contre pied de la température de l'opinion publique et de l'agitation nationaliste. Cette politique consiste à rassurer, ménager et parfois collaborer avec Berlin. Même si ne pouvant pas, vis à vie du peuple français accepter une soumission unilatérale, Thiers qui veut pacifier et réorganiser la France souhaite négocier rapidement une paix honorable, il confie même à Jules Simon que les conditions allemandes (qui mentionne déjà Abandon de l'alsace, des départements de la Meurthe et de la Moselle, de Metz, de Belfort et un paiement d'une indemnité de 6 milliards) sont acceptables : La France accepte alors de faire payer par les populations du nord-est les fautes de l'Empire. [...]
[...] Les instruments de la diffusion de l'idée revancharde : La petite littérature française porte aussi largement l'idée de revanche, cherche à montrer aux petits enfants français que la France ne méritait pas sa défaite, en s'attachant à souligner l'héroïsme des francs- tireurs, des femmes, des enfants face à la cruauté, la morgue des officiers prussiens, les bas-instincts des bavarois, On assiste au développement du mythe de l'allemand cruel et hypocrite, la caricature de l'allemand militaire, amorphe, discipliné, organisé, sans volonté propre. On essaye de cacher une immense défaite par une multitude de petite victoire française, on cherche à guérir la blessure, panser les plaies, à distraire (Cette littérature, souvent médiocre exploite le patriotisme et va fixer pour longtemps dans les consciences françaises une vision négative de l'Allemand. La poésie avec Lacaussade, F. [...]
[...] Signe du temps, la littérature patriotique et militariste provoque le dégout et la réaction : Des œuvres antimilitaristes sont écrites, des mouvements contre l'idéal de revanche apparaissent. Octave Mirabeau dans Le calvaire raconte l'histoire d'un engagé obligé de tuer un éclaireur allemand qui se prend de pitié et d'émotion pour sa victime. Münster, ambassadeur allemand à Paris observe : Les recrues vont à contrecœur sous les drapeaux et chacun cherche à se soustraire au service (On observe donc que l'idée de revanche touche inégalement les français mais s'efface aussi avec le temps, un constat observé aussi Outre Rhin : par Münster, ambassadeur allemand à Paris observe : Les recrues vont à contrecœur sous les drapeaux et chacun cherche à se soustraire au service La déclin de l'idée revancharde en France semble être directement liée à une évolution de la situation des territoires annexées et du déclin du mythe Alsacien-Lorrain. [...]
[...] Les vertus de l'enseignement allemand : Après l'armée et la politique impériale, c'est l'instruction française qui est la plus critiquée par les intellectuels après la défaite. Beaucoup d'entre eux pensent que si l'ennemi a triomphé matériellement sur le champ de bataille, c'est qu'il était supérieur spirituellement et intellectuellement. Il existe en effet une admiration et un profond respect pour le système universitaire allemand C'est ce qui a motivé les mesures prises en France dans le domaine de l'université dans la fin des années 1870 (et la création de L'institut d'Etude Politique en 1871 par Emile Boutmy). [...]
[...] Le nouveau nationalisme gagne du terrain dans toutes les directions puisque il comporte aussi une vague de nationalisme économique et financier : Désormais et jusqu'à la guerre le nationalisme français s'oppose à l'expansion économique allemande : Les capitaux français sont retirés d'Allemagne après le coup d'Agadir, des rivalités financières se créent et le gouvernement se pose en obstacle au développement des interpénétrations d'intérêts et petite guerre douanière sévit avant la grande guerre. Par ailleurs le nationalisme est stimulé par l'arrivé au pouvoir du lorrain Poincaré, vu comme l'homme de la revanche. [...]
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