Autres arts, Histoire et cinéma, films historiques, archives du XXe siècle, Nouvelle vague, Robert Rosenstone, Antoine de Baecque, pratique culturelle, histoire socioculturelle, représentations collectives, Marc Ferro, cinéma hollywoodien
Depuis les années 1950, une réflexion s'est engagée sur le film en tant que source pour l'historien. Qu'il soit reflet de la société ou représentation d'une période et/ou d'un événement historique, le film peut s'inscrire dans un débat sur la place de l'histoire dans la société contemporaine, sur l'épistémologie de l'histoire et sur l'écriture de l'histoire.
Premièrement, le cours se propose de montrer combien depuis les Frères Lumière l'Histoire a été "objet du cinéma" tant en France qu'aux États-Unis par exemple. Cependant, suivant la réflexion élaborée par Antoine de Baecque, on peut distinguer deux tendances :
- Des films historiques qui visent d'une manière ou d'une autre à reconstituer l'histoire à travers un fait, un événement une question, une atmosphère. Pour autant, le film, en tant que regard sur le passé, porte l'empreinte du présent : il faudra donc prendre en compte cette double temporalité.
- Des films dans lesquels l'histoire fait irruption tant et si bien qu'ils peuvent constituer des archives du XXe siècle.
[...] Il s'agit des « Vues » Lumière qui cherchent à enregistrer l'histoire comme une « actualité ». Puis, l'histoire continue de fasciner les cinéastes qui tentent de ressusciter le passé. Ainsi, la naissance du film historique en tant que genre se produit dès le début du XXe siècle « Une mythologie historique » au cinéma : entre lyrisme et propagande En France, on peut citer l'assassinat du duc de Guise lors la Révolution française (omniprésente sur les écrans entre 1897 et 1914 à travers une centaine de films) ou le procès du capitaine Dreyfus à Rennes. [...]
[...] Par exemple, Matuszewski publie un ouvrage intitulé Une nouvelle source de l'histoire : création d'un dépôt de cinématographie historique (1898). On pourrait ajouter Siegfried Kracauer, penseur du cinéma et de l'histoire (De Caligari à Hitler. Une histoire psychologique du cinéma allemand (1947) ou les réflexions de Georges Sadoul dans l'Encyclopédie de la Pléiade. Mais c'est seulement, au début des années 1970 avec Marc Ferro que la problématique est abordée de façon continue. Faire de l'histoire avec le cinéma nous invite donc à réfléchir à une ou des méthodologies qui permette(nt) à l'Historien d'analyser et d'utiliser les archives filmiques. [...]
[...] • Par la sémiologie (Christian Metz) qui provoque un déplacement de l'objet de l'histoire du cinéma. Il aborde le film comme un système de signes et de conventions. Le film n'est pas étudié dans sa singularité, mais dans un ensemble de films de la même période ou du même genre. - Parallèlement, Robert Mandrou le grand historien de la culture populaire de l'époque moderne publie dans les Annales en 1958 un article très favorable sur Cinéma de l'Homme imaginaire d'Edgar Morin et milite pour une histoire de la « psychologie sociale » du cinéma, de sa diffusion et son implantation dans les campagnes et les villes[3]. [...]
[...] Dans cette mouvance, le cinéma documentaire par exemple de Kris Marker n'hésite pas à mêler éléments documentaires et fiction, réalisme et studio, passé et présent, acteurs amateurs et professionnels lyrisme et intimisme Le cinéma hollywoodien contemporain : révélateur de l'Amérique actuelle Ainsi, les films d'horreur, fantastiques, de catastrophe révèlent l'identification ou le rejet des valeurs, des croyances et des angoisses de l'Amérique actuelle. Le présent révèle la menace de la destruction planétaire. Le film peut donc traduire la « crise du temps historique ». [...]
[...] Pour Michelle Lagny, les deux approches se rejoignent souvent : une imperméabilité existe bel et bien entre histoire des « représentations » et histoire du cinéma en tant que « pratique culturelle ». Conclusion Cette étude a donc mis l'accent sur deux axes de réflexion : - L'histoire comme objet du cinéma : le cinéma a la capacité de « reconstituer » l'histoire d'une part ; d'autre part, il porte la trace d'une réalité historique selon Antoine de Baecque. - Le cinéma est aussi un « objet d'histoire ». [...]
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