La Grande Guerre a opposé dès août 1914 la Triple Entente (Grande-Bretagne, France, Russie) aux Empires centraux : Allemagne et Autriche-Hongrie. L'Empire ottoman s'est joint à ces derniers en novembre 1914 ; l'Italie s'est jointe aux Alliés en 1915, et les États-Unis en avril 1917.
Dès l'entrée en guerre, les États belligérants suspendent la convertibilité de leur monnaie. Les avoirs des pays ennemis sont confisqués. Toute l'économie est progressivement convertie en économie de guerre : la production des armements prime tout le reste.
En 1914 la Grande-Bretagne était complètement maîtresse des mers : elle a tout de suite imposé un blocus aux Empires centraux, en interdisant aux navires même neutres d'approvisionner les ports allemands. L'Allemagne a répliqué par la guerre sous-marine : ses sous-marins ont détruit, surtout en 1917, un très grand nombre de navires britanniques. C'est lorsque cette guerre sous-marine s'est attaquée aussi aux navires des pays neutres, que les États-Unis sont entrés en guerre. Les circuits économiques de la mondialisation ont donc été interrompus et en partie démantelés.
[...] Son seul espoir est de faire payer l'Allemagne : aussi le Traité de Versailles, en 1919, impose-t-il à l'Allemagne, déclarée responsable du conflit, une énorme indemnité de guerre appelée réparations La Grande-Bretagne sort intacte d'une guerre qui ne s'est pas déroulée sur son sol. Banquière du monde avant 1914, elle a pu pendant la guerre à la fois prêter beaucoup d'argent à ses alliés, notamment la France, et en emprunter beaucoup aux États-Unis. Elle peut espérer reconstituer sa puissance financière. Mais pour cela elle dépend désormais des États-Unis. [...]
[...] Les sociétés américaines disposant de moins de crédit achètent moins à l'étranger : le volume des importations américaines diminue très vite à partir de fin 1929, ce qui exporte la crise dans le monde entier. Les pays neufs, les plus dépendants, car leur prospérité repose sur la vente de matières premières à l'étranger, sont frappés de plein fouet : entre 1929 et 1933 le volume total des exportations diminue de 80% au Chili à 70% en Argentine, Inde, Espagne à 55% en Australie. Le commerce mondial diminue de 60% entre 1929 et 1933. [...]
[...] La crise commerciale devient ainsi une crise industrielle mondiale. Les achats de biens durables (automobile, immobilier) étaient financés par des crédits aux particuliers : ils s'effondrent aux EU dès fin 1929. La production recule fortement et pour longtemps : aux EU, la production industrielle n'est plus en 1933 que 64% de celle de 1929 ; en All La GB prend les devants en suspendant (définitivement) en septembre 1931 la convertibilité en or de la Les réponses à la crise : un monde divisé Tous les pays ont réagi à la crise en relevant les tarifs douaniers pour protéger leur industrie : le protectionnisme s'est aggravé. [...]
[...] L'Allemagne a subi de plein fouet la crise : elle compte 6 millions de chômeurs en 1933. Cette situation sociale désastreuse conduit à la prise du pouvoir par les nazis, le 30 janvier 1933. Très vite le gouvernement d'Adolf Hitler va engager le pays dans le voie d'un réarmement massif, dans le cadre d'une économie dirigée. L'Italie adopte un peu plus tard la même politique, et finit par se placer sous la dépendance, financière et politique, du IIIe Reich. La Grande-Bretagne a adopté rapidement une politique de repli mesuré : protectionnisme* douanier ; préférence impériale : la conférence d'Ottawa (1932) renforce le commerce entre la GB, son Empire et les Dominions (ces derniers sont depuis 1926 réunis à la GB dans le Commonwealth). [...]
[...] Les circuits économiques de la mondialisation ont donc été interrompus et en partie démantelée. L'Empire russe a sombré dans la guerre, avec les deux révolutions de mars et novembre 1917. La victoire est revenue aux Alliés. Mais la situation économique des belligérants est variable. L'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, vaincues, n'ont pas eu à souffrir de destructions (les combats ont surtout eu lieu en France, dans le nord-est de l'Italie et en Pologne), mais en 1918 sont complètement ruinées : elles ne pouvaient pas emprunter à l'étranger, et ont donc dû financer leurs emprunts intérieurs sans contrepartie. [...]
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