La question irlandaise trouve racine dans la conquête de l'île par les Anglais. En 1798, une insurrection éclate, nourrie en partie par l'exemple des États-Unis et de la Révolution française. La répression est sévère et en 1800, l'Irlande est dominée par la « Protestant ascendy » (minorité anglaise et anglicane) puis rattachée au Royaume-Uni d'Angleterre et d'Écosse par un acte d'union le 7 juin. À partir de là va se développer en Irlande le nationalisme, doctrine affirmant la prééminence de la Nation sur le corps social qui la compose, et associée aux idéaux d'un groupe pour lequel les valeurs et les intérêts nationaux fondent l'action politique. Face à lui, l'impérialisme « Anglo-Irish » qui s'exprime dans trois domaines : social (le Landlordisme qui exproprie les irlandais et la disparition des droits protecteurs de l'industrie), religieux (catholicisme contre protestantisme), et politique (aucune autonomie juridique).
[...] Ce dernier en 1880 arrive à la tête du groupe parlementaire irlandais à la Chambre des Communes et arrive à paralyser le travail parlementaire (filibusters) et à renverser les gouvernements (vote contre conservateurs et libéraux). Parallèlement, Michael Davitt, ancien Fenian, fond la ligue agraire le 21 octobre 1879 (Land League), mouvement de masse réclamant plus de droits pour les tenanciers (fermiers qui ne sont pas propriétaires de la terre qu'ils cultivent, opposés aux landlords). En effet, le système agraire en Irlande constitue l'un des plus grands foyers de mécontentement de la population : seuls 10% des terres appartiennent aux Irlandais. [...]
[...] Gladstone se trouve contraint de s'allier avec les députés nationalistes irlandais et de s'engager en faveur du Home Rule. Projet de Home Rule rejeté à la chambre en 1886 suite à la scission de libéraux unionistes dirigés par Joseph Chamberlain (alliance avec les conservateurs) opération de discrédit contre Parnell menée par les unionistes qui révèlent sa liaison adultère en 1890 avec la femme d'un autre député, il meurt l'année suivante. Gladstone, alors très isolé, revient cependant une dernière fois au pouvoir en 1893 et propose un nouveau projet de Home Rule qui est adopté à la Chambre des Communes, mais rejeté par la Chambre des Lords. [...]
[...] Dès lors, les conservateurs s'attèlent à tuer le Home Rule en douceur (Salisbury), ils suivent ainsi le conseil de Benjamin Disraeli, ancien Premier ministre conservateur, principal opposant à Gladstone qui consiste à dire que si l'on rend les tenanciers irlandais propriétaires, ces derniers deviendront conservateurs . Une série d'importantes lois agraires est votée de 1885 à 1903, entre autres : - la loi Balfour de 1891 : met en place un système de prêts garantis par l'Etat permettant le rachat des terres par les tenanciers. - Le Wydham Land Act (1903) : incite les Landlords à vendre leurs domaines entiers contre indemnités. Immense transfert foncier qui entraine une véritable révolution sociale, l'Irlande devient un pays de moyens propriétaires. [...]
[...] L'Association catholique, fondée en 1823 par le jeune avocat Daniel O'Connell, appelé The Liberator ou The Emancipator mène alors une campagne en faveur de l'émancipation des catholiques, elle réclame le droit à l'éligibilité et la suppression de la dîme obligatoire à l'Eglise anglicane, les catholiques irlandais cherchent donc d'abord à s'intégrer au Royaume-Uni par l'obtention de l'égalité civique et religieuse. En juillet 1828, O'Connell, est élu député, mais refuse de prêter serment à l'Eglise anglicane. En 1829, l'Angleterre accepte alors l'éligibilité des catholiques (création d'un parti irlandais à la Chambre des Communes) et huit années de lutte Tithe War plus tard, un compromis est trouvé sur la question de la dîme (amnistie fiscale et réduction du taux de la dîme). [...]
[...] - en 1893, est créée la Ligue gaélique à Dublin par le père O'Growney, E. Mac Neill et D.Hyde : s'attache à la préservation de l'Irlandais comme langue nationale et à sa promotion à travers la vieille littérature irlandaise - en 1905, est fondé Sinn Fein Ourselves alone par Arthur Griffith : le mouvement place la culture gaélique et la religion catholique au service d'un nationalisme radical et prône la désobéissance généralisée. Paradoxe : en cette fin de siècle, il règne donc une sorte de bouillonnement culturel en Irlande au service du nationalisme tandis qu'en Grande-Bretagne, c'est le triomphe du courant impérialiste visible à travers le jubilé de Victoria en 1897 (60 ans de règne). [...]
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