Traditionnellement, et comme l'avait rappelé Hans Kelsen : « Il y a un État lors qu'il y a un peuple, un territoire et une puissance publique et il y a un peuple, un territoire et une puissance publique lorsqu'il y a un État ».
À l'aube du XVe siècle, l'Italie ne peut pas être plus éloignée de cette définition. En effet elle est divisée en une multitude de territoires morcelés, parmi lesquels on compte notamment le Royaume des deux Siciles, les États pontificaux, le Royaume de Sardaigne, le duché de Milan, la République de Venise, la République de Gênes, le Duché de Modène, la république de Florence, le duché de Savoie, etc.
Ce morcellement s'est intensifié constamment depuis la fin de l'Empire romain.
Au XIIe, le conflit entre la papauté et le Saint-Empire Romain-Germanique conduit finalement l'empereur Frédéric Barberousse à reconnaître l'autonomie des communes italiennes.
[...] Sur fond de contestation des taxes sur le tabac, c'est en réalité un profond sentiment anti-autrichien qui anime ce conflit. Il s'étend d'ailleurs de façon très violente à Palerme, et prend l'aspect d'une véritable révolution. Cette insurrection aura pour conséquence le début du repli autrichien, avec le roi Ferdinand II qui concède l'amnistie des prisonniers politiques et permet l'établissement d'une constitution, publiée le 11 février 1848. Cette première constitution donne des idées aux autres états italiens, et le roi Charles-Albert concède à son tour un texte constitutionnel publié le 4 mars 1848. [...]
[...] En effet ce qui se passe plus au nord n'est pas sans trouver un certain écho dans le sud. Ainsi au printemps 1860 une grave insurrection éclate à Palerme, puis un peu partout en Sicile et en Calabre. Cette répression conduit à un sentiment favorable à la réunification qui est en marche dans le nord. L'un des révoltés, Francesco Crispi, demande même de l'aide au royaume de Piémont-Sardaigne. Alors que le Piémont reste muet, Garibaldi va répondre à cet appel, et organiser l'expédition de Sicile : les Mille de Garibaldi. [...]
[...] Napoléon devient Empereur des Français en 1804, et Roi d'Italie en mars 1805. La victoire d'Austerlitz en 1805 achève de chasser les Autrichiens d'Italie, et l'Italie est intégrée dans l'Empire de Napoléon Bonaparte. B. L'Italie Napoléonienne (1800-1814) La domination de Napoléon ne s'est pas traduite immédiatement par une uniformisation du territoire et de la vie politique comme ce fût le cas en France. En effet Napoléon a su tenir compte des particularités de la péninsule et des animosités entre les peuples d'Italie. [...]
[...] C'est probablement la raison qui a tant retardé cette unité. Si on observe aujourd'hui encore cet Etat, il existe encore une division évidente entre le Nord et le Mezzogiorno (qui correspond approximativement à l'ex Royaume des deux Sicile), au point de pouvoir parler de deux Italie L'animosité et l'écart de développement entre les deux sont palpables ; pourtant il existe bel et bien aujourd'hui un État unifié, et l'histoire commune vécue par les Italiens depuis le Risorgimento tend à les unir de plus en plus, au point de constituer aujourd'hui indiscutablement une véritable nation. [...]
[...] Des personnalités vont jusqu'à affirmer très fortement leurs idées révolutionnaires[2] et leurs liens avec les jacobins français. Toutefois, si en France la Révolution est marquée par l'activisme du peuple, en Italie les élites ne sont pas soutenues, et un sentiment francophobe se développe même avec la période de la Terreur. L'écrivain piémontais Alfieri parle de l'infelice paese (le malheureux pays), et témoigne d'un peuple sanguinaire et xénophobe. Il était notamment reproché à la doctrine révolutionnaire de s'exposer à la radicalisation politique et aux débordements de masse, et donc d'être finalement contraire à l'esprit des réformes issues des Lumières. [...]
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