Le droit à l'instruction apparaît dès 1791, dans le titre premier de la constitution du 3 septembre, qui affirme : « il sera créé une instruction publique commune à tous les citoyens, gratuite à l'égard des parties d'enseignements indispensables pour tous les hommes ».
Les débats qui opposent à l'époque les partisans d'une école indépendante du pouvoir politique, tels Condorcet, et les tenants d'une éducation nationale, comme Talleyrand, seront définitivement tranchés sous le Consulat et l'Empire avec la mise en place du « Monopole d'Etat ».
Dès lors, l'enseignement devient une affaire d'Etat qui placera l'école au centre des enjeux politiques où s'affrontent les conservateurs et libéraux d'une part, et les républicains, plus ou moins anticléricaux, d'autre part.
Au-delà de la figure mythique de Jules Ferry, quelle a été la politique scolaire de la IIIe République ? Quels en ont été les fondements idéologiques et historiques ? Quels en ont été les grands principes et les grandes mises en oeuvre ? Quel bilan peut-on tirer de cette politique à l'aube de la Seconde Guerre mondiale ? Quel en est l'héritage ?
[...] Pour les républicains, c'est le maître d'école prussienne qui a gagné la guerre, car ayant forgé une nation plus puissante et plus soudée par l'instruction. Pour les conservateurs, et notamment les catholiques, c'est la déchristianisation qui est responsable de tous les malheurs de la France. Dès leur arrivée au pouvoir, les républicains s'attacheront donc à unifier la nation et à glorifier la patrie, via l'école, dans une tendance de fond qui, outre leurs idéaux propres, verra se dessiner la préparation de la revanche militaire. Ceci se traduira par la massification de la scolarité primaire, via l'obligation et la gratuité. [...]
[...] Elles acquièrent, par la loi de 1885, la personnalité civile, ce qui leur permet notamment de recevoir dons et legs, et acquièrent en 1890, la capacité d'autonomie de gestion budgétaire. Enfin, elles reçoivent d'importants moyens financiers de l'État pour leurs charges de fonctionnement et d'investissement. La loi du 10 juillet 1896, qui se veut l'acte de naissance des universités en regroupant les facultés de chaque académie, complétera également les dispositions des lois antérieures et concourra à ce nouvel essor, même si dans les faits Paris continue de dominer considérablement le paysage et que le pouvoir réel reste aux mains des facultés. [...]
[...] C / Accroître le niveau général d'éducation et promouvoir les talents La politique scolaire de la IIIe république s'inscrit dans la volonté de ses artisans de faire de la France une grande puissance. L'école républicaine doit, en effet, permettre d'élever le niveau général d'instruction de la société et de l'adapter aux nouveaux besoins de l'économie industrielle. C'est ainsi qu'en affirmant, par l'obligation et la gratuité, l'égalité des chances, d'une part, et l'idéal d'émancipation de l'individu par le savoir, d'autre part, la politique scolaire de la IIIe République va progressivement installer un système méritocratique (concours et diplômes). [...]
[...] Le mot de la fin revient à Fernand Buisson (La Foi laïque): Il y a toujours une question scolaire, mais ce n'est pas de savoir qui, de l'Église ou de l'État, dirigera l'école : la chose est jugée. C'est de savoir si notre démocratie réussira à faire, par l'éducation, la France de demain, plus forte, plus grande, plus humaine que ne fut celle d'hier. Ce n'est plus une question politique, c'est la première des questions sociales Bibliographie - Françoise Mayeur. Histoire de l'enseignement et de l'éducation III. 1789- 1930. Ed. Tempus - Sandrine Bathilde, Jean-Marie Tramier. [...]
[...] À cet égard, le texte de la loi est sans ambiguïté quant à leur vocation : acheminer les élèves vers les professions auxquelles les prédestine le milieu natal La loi finances de janvier 1892 transforme les écoles primaires supérieures les plus professionnelles en Écoles Pratiques du Commerce et de l'Industrie (futurs collèges techniques), sous la tutelle unique du ministère du Commerce et de l'Industrie. Les enseignements qui y sont délivrés sont sanctionnés par un CAP. Y accéder nécessitant d'être titulaire d'un certificat d'études primaires, elles constituent le niveau supérieur aux écoles primaires supérieures lesquelles préparent simplement l'apprentissage. Leur vocation est de former des employés de commerce et des ouvriers aptes à être immédiatement utilisables. Les écoles nationales professionnelles deviennent en 1903 les écoles de contremaîtres. Elles préparent également les élèves aux concours d'entrée aux écoles d'arts et métiers. [...]
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