Pierre Mendès-France, René Coty, président du conseil, IVe République, biographie, renouveau politique, question coloniale, aménagement du territoire, communauté européenne de défense (CED)
Pierre Mendès-France a été président du Conseil au milieu des années 1950. C'est une époque charnière pour la France : elle devient urbaine et peuplée de classes moyennes salariées, ce sont les débuts de la société de consommation... Le régime politique est la IVe République, un régime maintes fois critiqué pour son instabilité et l'immobilisme des dirigeants, qui n'osent pas prendre de décisions importantes de peur d'être mis en minorité. Plusieurs dossiers traînent en longueur : la CED (projet de création d'une communauté européenne de défense), les revendications indépendantistes dans les colonies...
La défaite de Diên Biên Phu le 7 mai 1954 révèle l'urgence de mettre en place une politique claire. Pierre Mendès-France est appelé au pouvoir par le président René Coty et investi le 18 juin 1954 (419 voix contre 47, 143 abstentions). Il ne dure que 7 mois et 17 jours et pourtant, le "moment Mendès-France" a marqué l'histoire de la IVe République et Pierre Mendès-France est (avec Antoine Pinay) le président du conseil le plus populaire de la IVe République.
[...] Des hommes politiques de droite et d'extrême-droite accusent PMF de vouloir tout l'empire colonial à cause des mesures qu'il a prises concernant l'Indochine, le Maroc et la Tunisie. Durant son mandat, PMF a également entamé une lutte contre l'alcoolisme (il incarne lui-même la promotion de la consommation de lait, on le voit souvent publiquement un verre de lait à la main), ce qui lui vaut de se mettre à dos les bouilleurs de cru (les producteurs d'eau-de-vie) dont il veut supprimer certains privilèges financiers. L'accumulation des opposants menace de plus en plus le gouvernement d'être mise en minorité et annonce la fin de l'expérience PMF. [...]
[...] Mais PMF reste un homme politique très actif : il soutient les tumultes en mai 1968 et est même expulsé de l'Assemblée nationale parce qu'on le voit comme un possible leader du mouvement. Il organise en 1976 des rencontres secrètes entre des Israéliens et des Palestiniens pour aider à rétablir la paix au Proche- Orient. Lors de sa dernière apparition, on voit PMF serrant la main de François Mitterrand qu'il a soutenu et qui vient de remporter les présidentielles en 1981. À sa mort le 18 octobre 1982, on rend à PMF un hommage national. [...]
[...] Pierre Mendès-France accepte d'accorder l'autonomie aux protectorats. Cette politique, poursuivie par le gouvernement d'Edgar Faure, conduit à l'indépendance de la Tunisie et du Maroc. B. À l'intérieur du pays PMF n'a pas marqué son passage dans le paysage politique seulement par sa politique étrangère. En ce qui concerne la France, il met en place un plan de développement économique fondé sur l'aménagement du territoire et la répartition équitable des fruits de la croissance. Il crée également, le 26 octobre 1954, une Commission supérieure des applications militaires de l'énergie atomique, autorisant ainsi la poursuite des recherches pour la fabrication d'une bombe atomique. [...]
[...] Politique moderne Dès son discours d'investiture, PMF définit des objectifs clairs : régler le conflit indochinois avant un mois, présenter un plan de redressement économique et trancher le débat sur la CED. Son mode de gouvernement est également basé sur la transparence et la communication : il souhaite dire la vérité aux Français. Il établit un contact direct avec eux en multipliant les allocutions à la radio et la télévision. Il s'adresse aux Français tous les samedis soir dans Les Discours au coin du feu, pour leur rendre compte de son action. [...]
[...] Après la révision de la Constitution, le président du conseil se présente à l'Assemblée directement avec son gouvernement, il n'y a plus qu'un vote d'investiture. C. Le vote de la CED La CED était le projet de créer une armée européenne et des institutions supranationales, tout en répondant à la demande américaine de réarmer l'Allemagne. Ce traité divise énormément : certains hommes politiques y sont favorables, d'autres y sont opposés (comme les gaullistes qui voient le risque pour la France d'être privée de sa souveraineté nationale). [...]
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