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Trois phénomènes liés aux aléas de la vie politique vont principalement conduire à la pérennisation de la République après la chute d'Adoplhe Thiers et la victoire des royalistes en 1873 : l'attentisme de la droite, la menace bonapartiste et l'amendement Wallon.
La Commission des 30 est composée majoritairement de monarchistes. Son rôle implicite est de favoriser les principes royalistes dans l'élaboration des nouvelles règles constitutionnelles d'un régime dont la nature n'est pas fixée.
[...] Tout l'enjeu de ce rapprochement est la nature du régime politique. Les deux tendances sont d'accord pour s'allier contre les bonapartistes, mais ne sont pas d'accord sur le contenu de l'alternative à proposer. III - L'amendement Wallon Henri Wallon était professeur d'histoire à la Sorbonne, spécialiste de l'esclavage. Il était un modéré, centriste libéral. Son amendement a fondé la IIIe République et a installé le régime républicain dans le paysage politique français. La rédaction du texte est très habile : l'amendement dit la même chose que les précédents sur le fond, mais sur la forme le texte est très neutre : « Le président de la République est élu à la majorité des suffrages par le Sénat et par la chambre des députés réunis en assemblée nationale. [...]
[...] Le journal des débats (créé en 1789 pour retranscrire les débats parlementaires) préconise que la Constitution soit la consécration officielle et définitive de la forme que les circonstances ont donnée à la nation. Mais quelle est cette forme ? Les républicains demandent la dissolution de l'assemblée qui n'a selon eux plus de raison d'être (elle ne devait que se prononcer sur la poursuite ou non de la guerre). Gambetta dit en parlant de l'assemblée que c'est un « cadavre attendant un fossoyeur ». Les républicains demandent la consultation directe du peuple sur la nature du régime à venir. [...]
[...] En focalisant l'attention sur le mot République, Wallon détourne le véritable enjeu du débat. L'instauration de la République devient un effet, et n'est plus un motif ou une cause. La droite monarchiste voit le danger de cet amendement, qui prévoit l'élection du président par les deux assemblées. Si la progression des républicains à la chambre des députés, le Sénat lui, reste très conservateur et permet toutefois aux royalistes de peser sur le choix du président. L'amendement est accepté de justesse par le vote. [...]
[...] Les trois lois constitutionnelles votées dans la foulée de cet amendement sont largement approuvées : - La loi du 24 février 1875 sur le Sénat est approuvée par 435 voix contre 234 - La loi du 25 février 1875 sur l'organisation des pouvoirs publics recueille 425 voix contre 254 - La loi du 16 juillet 1875 qui régit les rapports entre les pouvoirs obtient 520 voix contre 84. La République est donc massivement acceptée. Pourquoi un tel retournement ? Sans doute, car depuis 4 ans, le régime n'avançait pas, et en raison de la coalition des centres. Les modérés se sont mis d'accord pour mettre en place des institutions libérales et parlementaires, et ont fait de la forme du gouvernement une question secondaire. Les bonapartistes et les légitimistes se sont retrouvés en position de faiblesse. [...]
[...] II - La menace bonapartiste Deux courants s'opposent aux royalistes. D'un côté les républicains : ils progressent régulièrement à toutes les élections partielles. Entre 1873 et républicains sont élus contre 1 seul monarchiste et 6 bonapartistes. ¾ de ces députés sont des modérés élus sur une image d'apaisement (pour contrer l'image de la Terreur). Ce succès est la conséquence de la tactique de Gambetta qui visait les classes moyennes. De l'autre côté, les bonapartistes : ils étaient très marginaux en 1871, mais regagnent du terrain à partir de 1873. [...]
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