À l'aube de la Révolution française de 1789, le royaume de France est composé de 25 millions d'âmes : 5 millions d'urbains et 20 millions de personnes résidant à la campagne. C'est dans cette deuxième catégorie que l'on trouve la majorité des nobles et des membres du clergé. Mais la majeure partie des personnes se trouvant à la campagne est constituée par la paysannerie.
Au XVIIIe siècle, un paysan est une personne s'adonnant totalement ou partiellement aux activités agricoles. Parmi ce groupe social très fort, soudé autour du village, se trouvent différentes catégories de paysans. 10 % d'entre eux sont de grands propriétaires terriens ; 70 % sont de petits propriétaires libres, des tenanciers (propriétaire d'une terre dépendante d'un fief et auquel il doit des impôts) ou des locataires de petites parcelles de terrain ; enfin, 20 % d'entre eux sont constitués par les brassiers : ce sont des paysans sans terres travaillant à la tâche ou à la journée, pratiquant également des activités artisanales afin de subsister. N'ayant pas de terre, ils n'ont pas de récoltes ; c'est la classe la plus pauvre de la paysannerie.
[...] Son prix a donc augmenté d'environ La vie devient très chère et les paysans sont à la limite de la survie ; la mortalité due à la faim est très forte, comme en témoignent les registres dans lesquels cela est souvent mentionné comme étant la cause du décès. Parallèlement à cela, une crise sociale touche les campagnes. Les paysans tiennent pour responsables les seigneurs de leur misère. En effet, en cette fin de XVIIIe siècle, les nobles veulent augmenter leurs revenus. Pour cela, ils font étudier le droit par les feudistes, des juristes spécialisés dans le droit féodal. Cela leur permet d'augmenter ou de rétablir certains impôts. Un maximum de taxe est prélevé sur les tenanciers. Les seigneurs tentent aussi de s'emparer des champs communaux. [...]
[...] En effet, le paysan ne veut pas des idées de propriétés sacrées prônées par la bourgeoisie. Il aimerait une protection de l'état plutôt que libéralisme exacerbé. Mais les bourgeois veulent réformer la société et propager leur façon de voir l'économie, même si cela induit de supprimer les usages établis dans les campagnes. Ainsi, dans les campagnes, la lutte contre la seigneurie et la suppression des titres féodaux continue. Parallèlement à cela, la guerre du blé est toujours d'actualité et alimente les conflits. [...]
[...] Le 25 juillet, une loi instaure la mise en vente des biens nationaux par petits lots payables en plusieurs annuités, ce qui les rend accessibles aux paysans modestes. L'instruction publique est également instaurée dans chaque village. Ces mesures répondent aux attentes des paysans. Cependant, le problème réside dans l'application de ces décisions. En effet, elles sont loin de toujours l'être, comme en témoignent les nombreuses protestations paysannes. De plus, il est important de nuancer ces victoires paysannes. En effet, même si c'est une avancée importante, cela ne règle pas le problème de la faim de terre. [...]
[...] Les paysans sont hostiles à ces mesures. En effet, grâce à la Révolution, ils se sont enrichis : les riches paysans font tout pour échapper à cette loi ; il en est de même pour les paysans moyens qui commercialisent certains de leurs produits. Par exemple, le 7 juin 1794, une famille de paysan aisée de l'Yonne résiste de façon armée à l'arrivée des gendarmes venus réquisitionner leur blé : 5 gendarmes sont tués ainsi que l'ensemble de la famille de paysans. [...]
[...] Les paysans imitent la révolution parisienne, mais conservent leurs propres revendications. Ils sont conscients de leur poids politique et n'hésitent pas à envoyer des courriers et des pétitions à l'Assemblée nationale pour faire des réclamations. Une envie de prendre en main les affaires publiques se fait sentir. Cela se fait notamment ressentir lors des élections des municipalités communales en janvier 1790. La participation est relativement élevée ; par exemple, sur 134 villages du Nord-Pas-de-Calais des citoyens actifs sont allés voter. [...]
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