OEil du Kremlin, cinéma soviétique, URSS, Bolchéviks, instrument de propagande, Sojouskino
La Révolution d'Octobre est à peine terminée que les bolcheviks jettent les fondements institutionnels du cinéma soviétique et entreprennent de faire de celui-ci l'un de leurs principaux instruments de propagande.
Le septième art se développe en étroite relation avec le pouvoir politique, en URSS.
[...] Le sous-équipement en matériel permettant de tourner des films sonores est tel, que les studios ont tendance, dans les années 30, à sonoriser d'anciens films muets. Du point de vue de la diffusion et de la distribution, les changements sont intervenus dans les années 1930 sont également de taille: -les œuvres étrangères ont quasiment disparu -le choix des films s'est considérablement réduit. ( uniformisation des titres proposés. -le réseau de salle s'est étendu, mais essentiellement dans les villes. Les campagnes restent sous-équipées. -le cinéma est devenu un art populaire. [...]
[...] Il dépend directement du commissaire du peuple. En principe, aucun film ne pouvait sortir dans les salles soviétiques sans l'accord de ce comité. Dans les années 20, cet organisme exerçait essentiellement son droit de regard sur les films étrangers (1925-1929: seulement une dizaine de films soviétiques interdits). La seule œuvre interdite pour antisoviétisme fut Ma Grand-Mère (Mikaberidze, 1929), fable excentrique et satirique dénonçant le pouvoir des bureaucrates et le règne du piston dans les administrations soviétiques. La situation se détériore après la première conférence du parti sur le cinéma (1929). [...]
[...] s'inspire du modèle américain pour élaborer un projet particulièrement ambitieux pour le cinéma soviétique : la construction d'une cité du cinéma sur les bords de la mer Noire, en Crimée. Ce Hollywood soviétique devait regrouper quatre studios dans lesquels pourraient travailler en permanence plus de professionnels du cinéma. Ce projet ne vit jamais le jour pour des raisons techniques, financières et politiques : l'Union soviétique, à la fin des années 30, n'était pas susceptible de dégager les investissements nécessaires. Au début de la décennie, Staline avait confié à chaumière qui la mission de réformer le cinéma, dans le but d'en faire un outil de propagande efficace. [...]
[...] La censure fonctionne aux yeux de tous. Les scénarios refusés, ou les films interdits donnent souvent lieu à de grandes réunions dont la presse se fait largement l'écho. ( véritable campagne publique, destinée à affaiblir moralement les artistes incriminés, et aussi intimider l'ensemble du personnel du cinéma. Exemple: e Pré de Bejine (Eisenstein, 1935-1937): il incarne le triomphe de la censure. En 1935, Eisenstein tourne un film inspiré du jeune pionnier Pavlik Morozov. En pleine collectivisation, celui-ci, après avoir dénoncé son père comme koulak, est tué par ses proches. [...]
[...] La première, tournée en 1935, est projetée aux membres du bureau politique alors qu'elle n'était même pas terminée. Verdict: Eisenstein est accusé de représenter la collectivisation comme un processus de destruction et d'avoir réalisé un film mystique et de forme biblique La direction du GUK demande alors à Eisenstein de reprendre son œuvre. La deuxième version, prête en mars 1937, est montrée à Staline, qui lui trouve de nombreux défauts: formalisme etc. Choumiatski ordonne alors l'interruption définitive du tournage et oublie un long article dans la Pravda du 19 mars 1937, dénonçant le travail abstrait, formaliste, éloigné des préoccupations du peuple S'ensuit l'une des plus bruyantes campagnes de l'histoire du cinéma soviétique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture