Religion, progrès, xixe siècle, raison, connaissance, église, Condorcet, christianisme, croyance, modernité, évolutionnisme, démocratie, physiognomonie, Lavater, phrénologie, Franz-Joseph Gall, Philippe Pinel, matérialisme, harmonie sociale, Auguste Comte, Saint-Simon, Karl Marx, philosophie politique, sociologie, scientisme
La notion de progrès s'installe au XIXe siècle comme principal adversaire des croyances religieuses traditionnelles. On peut parler de croyances concurrentes. Avec la notion de progrès très présente et consciente chez ses acteurs, l'humanité est perfectible, ce qui n'est pas forcément le discours des Églises. Cette notion de progrès implique aussi la libération des maux humains par le progrès des connaissances et des techniques. Là où la religion proposait une libération des maux par la confiance en Dieu, le progrès propose la confiance en l'homme.
[...] On a des points communs dans tout cela : Un rapport au réel, au visible. Le visible ne dit pas tout de la réalité. Les sciences révèlent qu'il y a d'autres mondes invisibles. La réalité humaine se situe au-delà de ce qui est perçu par les sens, et les sens ne nous permettent pas de toucher la réalité. Tout cela figure une cassure avec le rationalisme du XVIIIe siècle, et les sens sont trompeurs et ne sont pas un moyen de connaissance. [...]
[...] La vérité est intangible, elle ne se modifie pas en religion. En progrès, il y a transformation de la vérité car on est amené à toujours mieux connaitre. Dans à peu près toutes les religions, la société idéale n'est pas devant (sauf après la mort), mais derrière. Toute la religion postule un âge d'or initial, il y a eu un mieux puis une déchéance. Ce que projettent les religions et notamment le Christianisme, c'est que la fin est un retour à l'origine. [...]
[...] On voit que les sciences et le savoir ne constituent pas forcément le progrès. Dans les années 1890, on voit aussi que les sciences ne sont pas en mesure de tout expliquer, et les difficultés des hommes ne s'expliquent pas toujours par les sciences, car l'homme en fait n'est pas un être vivant comme les hommes, et les sciences ne s'appliquent pas sur lui. Le scientisme tend donc à disparaitre, et le XIXe siècle qui voyait un avenir radieux tend à s'effacer pendant la Première Guerre Mondiale et le coup d'état bolchévique de 1917. [...]
[...] On se demande comment certains hommes ont pu perdre la raison. On a une fascination et une interrogation sur ces sujets, et Géricault ou encore Delacroix vont peindre des aliénés (monomanes de Géricault qui essaie de montrer ce qu'est la démence). Au début du XIXe siècle apparait l'aliénisme. Le docteur Blanche ouvre une maison de santé à Montmartre puis à Passy, qui se spécialise dans le soin de la démence et la mélancolie (considérée comme une maladie au XIXe siècle, fait de ne pas avoir envie de vivre et considéré comme aliénation). [...]
[...] Cela a également donné naissance à la criminologie. Ici, Gall se veut scientifique et entend faire de la science de l'âme, comme pour la physiognomonie. On essaie encore de combler des vides, et le progrès des sciences est alors en mesure de remplacer le vide laissé par la perte de crédibilité de certains dogmes chrétiens. Pour ces hommes du XIXe siècle, l'idée est de matérialiser l'inconnu, le principe spirituel ne suffit plus. Tout cela participe à la conception des « sciences » raciales du XIXe siècle. [...]
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