La Révolution a exporté la question religieuse dans le domaine des idées, c'est-à-dire qu'elle a exporté l'idée que démocratie et christianisme n'étaient pas compatibles. L'Empire napoléonien va exporter la question religieuse sous une forme institutionnelle, chose différente. Domaine des idées d'un côté et domaine institutionnel de l'autre, ce sont là les questions pratiques des relations État-Église. On a l'idée claire chez Napoléon que la religion est bien si l'État la contrôle. Bonaparte considère la religion catholique comme un pilier du pouvoir. En Europe, hors Russie, seuls 2 États sont indemnes de ces exportations d'idées révolutionnaires et impériales.
[...] Dans aucun pays, il n'y a indifférence à l'égard du statut de la religion. Tout le monde veut régler au plus vite les relations entre l'Etat et Rome. Enfin, la péninsule italienne est caractérisée par Rome, divisée en plusieurs principautés et royaumes (notamment le Royaume des Deux-Siciles, le plus réactionnaire). Tous les Etats du Nord de la péninsule sont dépendants de l'Autriche. Au centre de l'Italie on trouve les Etats de l'Église dits pontificaux. Ce sont les Etats temporels du pape, chef d'Etat. [...]
[...] C'est une négociation très difficile car il faut trouver un équilibre entre les intérêts du pouvoir politique de Bonaparte et les intérêts religieux du pape. Pour ce dernier, Napoléon représente la Révolution. Le catholicisme est déclaré religion de la grande majorité des Français. C'est le préambule. D'entrée, il y a un compromis. Le catholicisme n'est pas religion d'Etat mais religion de la majorité, donc tous ne sont pas catholiques. Il reconnait donc la liberté de conscience. La citoyenneté ne se définit plus par rapport à l'appartenance religieuse. On mentionne quand même sa majorité, montrant que la France est sociologiquement catholique. [...]
[...] Dans les articles, il ne rend pas l'état civil au clergé, qui reste laïque. C'est un successeur de la Révolution de ce point de vue, et maintient la laïcisation de l'état civil. Si un enfant nait en France, il n'est plus catholique mais sujet de Napoléon. De plus, la parole du prêtre lors des prêches est soumise à surveillance. Ainsi n'importe quel citoyen peut dénoncer son curé auprès de la préfecture, s'il va à l'encontre de l'Etat ou se moque de Napoléon. [...]
[...] Le clergé catholique fait peur car a retrouvé trop d'influence politique. Le reste du siècle, et tous ses régimes successifs, vont être en difficulté dans ses relations avec l'Église, héritage du Concordat. De 1830 à 1905, les relations Etat-Église sont ponctuées de tensions et crises politiques (rivalité d'influence). La loi de séparation de l'Église et de l'Etat signifie la fin du Concordat premièrement. Cette loi de 1905 ne figure pas le mot « séparation » dans son texte. Il a été ajouté après sa publication. [...]
[...] Ce traité est placé sous la présidence du christianisme, précisément celle de la « divine providence » (l.2). Tout le monde s'accorde à faire de la religion une question politique. Ce processus de sécularisation voit dans un premier temps une politisation de la question religieuse, c'est-à-dire le contraire de la sécularisation actuelle. États et religions en Europe La Révolution a exporté la question religieuse dans le domaine des idées, c'est-à-dire qu'elle a exporté l'idée que démocratie et christianisme n'étaient pas compatibles. [...]
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