La transformation du nationalisme entre 1870 et 1918

Résumé du document

A partir des années 1870, un nouveau nationalisme, différent de celui de l'âge libéral, se propage. Ceci est dû au développement dans la durée des Etats modernes. Le fait le plus marquant est la disparition du « principe de seuil » ; car alors tout groupe se considérant comme une « nation » pouvait revendiquer le droit à l'autodétermination, le droit à un Etat souverain indépendant. De plus, les revendications ethnico linguistiques, qui étaient peu importantes avant, deviennent des critères centraux de la nationalité. On observe un glissement très sensible vers la droite des thèmes de la nation et du drapeau. Enfin, pendant cette période, on assiste à la création en masse de traditions, qui va de paire avec cette évolution du nationalisme et l'affirmation dans les colonies africaines de l'autorité impériale (...)

Extraits

[...] Qui est concerné par ce type de nationalisme ? La grande bourgeoisie ou l'aristocratie sont peu intéressées par cette question de langue nationale; les ouvriers non plus. C'est la petite bourgeoisie instruite, celle des journalistes de provinces, des maîtres d'école et fonctionnaires ambitieux, qui se sent la plus concernée et se montre la plus ardente à défendre le nationalisme linguistique. Le nationalisme linguistique est un nationalisme petit-bourgeois. C. Le rôle et les enjeux du nationalisme linguistique et de la langue officielle Une langue officielle est nécessaire, pour les petits bourgeois, afin que l'enseignement primaire (obligatoire pour tous) puisse permettre à tous (les fils de la petite bourgeoisie) d'accéder à l'enseignement secondaire, au lieu d'être un élément de sélection entre la grande bourgeoisie ou aristocratie, parlant une langue littéraire, et les middle classes Car ces dernières, sans cette uniformisation, se sentent menacées, étant quasiment au même niveau que la bas peuple, instruit lui aussi de la langue à l'école primaire et à l'armée. [...]

[...] L'habillement comme l'expression de la classe et les sports de masse M. La distinction des élites par l'éducation N. [...]

[...] La relation ambiguë entre nationalisme et socialisme Que le nationalisme soit ethnique ou linguistique (ou les deux), ce qui à première vue semble évident, c'est qu'il rejette les nouveaux mouvements socialistes prolétariens, parce qu'ils sont issus du prolétariat (et nous avons vu que les petits bourgeois de ces nationalismes étaient hostiles aux couches basses de la population), mais aussi parce qu'ils sont internationalistes (cf. l'organisation internationale des travailleurs). Mais finalement, la question ne se pose que lorsque ces deux loyalismes s'affrontent directement, car sinon, l'un et l'autre peuvent coexister, suivant les étapes de la vie ou le contexte. Par exemple, pendant la Première Guerre Mondiale, les ouvriers d'un pays pouvait le soutenir et le défendre, tout en ayant de l'hostilité envers leur employeur. [...]

[...] Production de masse des traditions aux Etats-Unis Les Etats-Unis faisaient face a un problème d'identité engendré par l'immigration. Face au nombre d'immigrants il fallait donc faire les Américains à l'aide des traditions inventées. Ces derniers étaient encouragés à accepter les rituels qui commémoraient l'histoire de la nation Américaine et inversement la nation intégré leurs rituels collectifs ( ex : St Patrick's Day). Une personne antiaméricaine jetait le doute sur son statut de membre authentique. Le bon américain pouvait affirmer son américanisme en respectant les rituels formels et l'adoption de toutes les croyances. D. [...]

[...] La transformation du nationalisme entre 1870 et 1918 Introduction A partir des années 1870, un nouveau nationalisme, différent de celui de l'âge libéral se propage. Ceci est du au développement dans la durée des Etats modernes. Le fait le plus marquant est la disparition du principe de seuil car alors tout groupe se considérant comme une nation pouvait revendiquer le droit à l'autodétermination, le droit à un Etat souverain indépendant. De plus, les revendications ethnico linguistiques, qui étaient peu importantes avant, deviennent des critères centraux de la nationalité. [...]