L'armée façonne l'Empire. Naissance de la Grande Armée.
La conquête et le maintien de l'Empire napoléonien dépendent avant tout des qualités de l'armée impériale. Pour renforcer celle-ci, Napoléon Bonaparte poursuit le redressement militaire qui avait été programmé par la loi Jourdan du 2 septembre 1798. Le texte en question régularise les recrutements à effectifs élevés, car il transforme les levées en masse de la Révolution en conscription1. Les dispositions arrêtées par Jourdan soumettent tous les Français âgés de 20 à 25 ans au service militaire.
Les jeunes gens concernés sont répartis en cinq classes. L'appel frappe prioritairement le contingent, c'est-à-dire la classe des 20 ans. Plusieurs classes peuvent toutefois êtres mobilisées si les besoins l'exigent. En revanche, les dispenses ne sont pas rares : elles bénéficient d'emblée aux pères de famille puis, en 1802, elles sont élargies par le remplacement : moyennant plus de 3 000 francs, les conscrits aisés sont autorisés à s'acheter un remplaçant. Cadres de la France future, les fils de notables sont épargnés par ce moyen.
[...] Un conseil itinérant surveille la sélection dès 1802 : en 1805, il enlève aux communes la responsabilité du tri Soldat qui refuse d'observer un ordre de route dûment notifié, et qui n'arrive pas à destination dans le délai de tolérance qui suit le jour fixé. Pour sa part, le déserteur est un soldat qui quitte l'armée sans autorisation. La jurisprudence du Consulat et de l'Empire n'établit guère de distinction entre les deux délits. La loi du 8 mars 1800 punit les deux types de fugue d'une amende de 1500 francs, saisissable sur les biens du coupable, de son épouse et de ses parents. En outre, les familles et les communes des fugitifs endurcis subissent à leurs frais le logement de troupes. [...]
[...] A partir de l'automne 1806, Napoléon devance l'appel des moins de 20 ans. Il accroît cette tendance pour préparer la campagne de Russie, et mobilise des garçons de 15 ans en 1814. A partir de 1812, la conscription est perçue comme un fléau par les familles, tandis que les insoumis1 peuplent de plus en plus les montagnes et les forêts. La rupture de la Paix d'Amiens entraîne des recrutements dignes de la levée en masse de la fin 1793 ( hommes). [...]
[...] En juin, le Royaume d'Espagne est transféré à Joseph Bonaparte, lequel doit affronter l'opposition armée du Gouvernement indépendantiste de Cadix. Joseph est expulsé en juin 1813, après sa défaite contre les troupes anglo- espagnoles de Wellington. Grâce au système de famille et aux souverainetés multiples de l'Empereur, les Napoléonides règnent largement sur les pays vassaux de l'Empire. Trois entités de l'Europe napoléonienne échappent cependant à la mainmise directe du clan Bonaparte : la Confédération suisse, la Confédération du Rhin et le grand-duché de Varsovie Les trois pays de protectorat La Suisse, l'Allemagne confédérée et la Pologne constituent les pays de protectorat : ces territoires obéissent à des dirigeants nationaux, mais ils doivent cette faveur à une allégeance totale à la France. [...]
[...] Napoléon contrôle une grande partie du continent grâce à sa vélocité tactique, mais simultanément, il use ses armées et fragilise sa construction européenne. I. L'administration civile de l'Empire La France avant tout. En 1811, le Grand Empire semble triompher. Depuis Wagram, Napoléon paraît neutraliser les grandes puissances européennes. Les effets du blocus plongent l'Angleterre dans la récession économique et sociale, le tsar hésite encore à suivre les nobles qui le poussent à la guerre contre la France. La Prusse rançonnée prépare sa revanche en cachette, l'Autriche abandonne les petits Etats européens aux appétits napoléoniens. [...]
[...] Pour cette dernière, la France de 1789 ne fournit que 23% des effectifs Dernier sursaut et bilan. Après la défaite de Russie, une troisième Grande Armée est reformée. En 1813, l'armée impériale réunit hommes, mais sont fixés en Espagne : à Leipzig. Napoléon doit ainsi de contenter de combattants. En 1814 : soldats sont difficilement rassemblés. Beaucoup sont des Marie-Louise des jeunes recrues qui se battent bravement, mais sans grand équipement. Durant la campagne de France, il n'est pas possible d'aligner plus de hommes dans les batailles. [...]
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