La paix de 1802 permet à Bonaparte de consolider les conquêtes de la « Grande Nation » par le rétablissement des positions coloniales de la France, la réorganisation des Républiques sœurs auxquelles sont appliquées des constitutions centralistes sur le modèle de celle de l'an VIII, et celle de l'Allemagne.
La mise en place du Blocus continental en 1807 conduit à la reprise d'une politique d'expansion territoriale que la paix provisoire d'octobre 1809 à juin 1812 permet là encore d'organiser. C'est par ces conquêtes que Napoléon assure sa popularité auprès du peuple français tout en justifiant l'autoritarisme de son régime et la limitation des libertés des citoyens. Mais qu'en est-il des peuples ainsi conquis et intégrés à l'ensemble politique constitué par le « Grand Empire » ? Quelle est la portée réelle de cette intégration en matière de diffusion des acquis révolutionnaires ? Avec quelles conséquences sur la constitution d'oppositions « nationales » au sein des peuples soumis à l'Empire ?
A rebours d'historiographies italiennes, allemandes, espagnoles, longtemps hostiles à l'Empire autoritaire, qui virent dans la parenthèse française une interruption temporaire et sans conséquence de leur propre évolution nationale, la recherche récente s'interroge sur le rôle fondateur de l'expérience impériale dans la gestation du mouvement nationalitaire européen du premier XIXe siècle.
[...] La répression indiscriminée de toute résistance à l'autorité du conquérant rend en partie inopérante les appels à l'adhésion à son modèle et à son système politique. Ex : États de l'Église : 1798 : 1re invasion de Rome et proclamation de la République Romaine, fuite de Pie VI : reprise de Rome par les troupes napolitaines 1800 : restauration des États pontificaux 1802 : Concordat 1808 : nouvelle invasion française et annexion des départements du Tibre et de Trasimène. = les résistances, notamment les réfractaires à la conscription, sont durement réprimées. [...]
[...] Mais dans le même temps, l'opinion éclairée sait reconnaître à la levée en masse une portée égalitaire (à quelques exceptions près, tous les citoyens sont appelés au service militaire, même si le rachat est possible), qui conduit à son maintien après la fin de l'occupation militaire. Surtout, selon Grab, la création d'une armée de masse contribue à nourrir une conscience nationale. Selon lui, c'est avec les levées de masses que les Piémontais commencent à se percevoir Italiens et les Westphaliens allemands, une thèse qui ne fait pas l'unanimité. [...]
[...] Ce système porte la France, en 1911, à 130 départements dans lesquels s'appliquent pleinement le droit et les institutions françaises. Il s'agit des 83 départements de 90, auxquels s'ajoutent les conquêtes de la Révolution (Avignon, Nice, Savoie, Piémont, Belgique, rive gauche du Rhin) et celles de l'Empire (Ligurie (1805), Toscane (1807), États pontificaux (1809), Hollande (1810), Valais (1810), Lübeck (1811). Les Provinces Illyriennes forment un territoire non officiellement départementalisé, mais placé sous l'autorité directe de l'Empereur, via son représentant le duc de Raguse, et où toutes les institutions françaises sont introduites. [...]
[...] Il en fut à la fois le catalyseur, en contribuant à la diffusion en Europe des idées et des institutions sur lesquelles s'appuient les mouvements libéraux et nationaux de la première moitié du XIXe siècle, et le repoussoir contre lequel l'idée d'une unité nationale put être avancée par l'opposition antifrançaise. Régime autoritaire centralisé d'inspiration jacobine, l'Empire ne fut pas tant une prison pour des peuples encore largement inconscients de leur unité nationale potentielle que le berceau, peu confortable sans doute, duquel ces nationalités purent émerger. [...]
[...] le siège de Saragosse, de décembre 1808 à février 1809, où toute la ville, femmes comprises participe au combat) à dimension patriotique, mais également religieuse (les mamelouks de Murat sont perçus comme les héritiers des Maures chassés par la Reconquista). Cette résistance acharnée empêche l'Épire d'établir un contrôle total sur la péninsule. b . en présentant Napoléon comme le destructeur des particularismes locaux. L'opposition monarchique, soutenue par l'Angleterre, finance aussi des campagnes d'opinion antinapoléoniennes à l'échelle de l'Europe, qui font apparaître Napoléon, l'ogre de Corse comme un destructeur des traditions. (cf. [...]
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