Mutation sociale, population active, consommation en masse, trente glorieuses, paysannerie, féminisme, société de consommation, mai 68
Durant les années 1950 et 1960, la vie sociale s'améliore considérablement. Le chômage reste extrêmement faible, oscillant entre 1,9 % et 1,3 %, garantissant un plein emploi. Cette conjoncture permet à de nombreux jeunes d'intégrer rapidement le marché du travail, souvent dès l'âge de 16 ans. Le baby-boom amorcé en 1942 entraîne une forte croissance démographique, avec plus de 800 000 naissances annuelles dans les années 1950, contre 630 000 en 1936. Cette explosion démographique donne naissance à une jeunesse nombreuse et influente, qui impose ses propres codes culturels et sociaux. Les "enfants du baby-boom", nés entre 1945 et 1975, participent à la naissance de mouvements emblématiques, comme celui des "blousons noirs", symboles d'une jeunesse en quête de liberté et de modernité. Cette mobilité sociale limitée est analysée par Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron dans La Reproduction (1970). Les jeunes développent une culture distincte de celle de leurs parents, influencée par la musique, notamment le courant "yé-yé", et par une consommation médiatique adaptée à leurs aspirations.
[...] La fin de Mai 68 = Face à une société paralysée par les grèves et les violences, un retournement progressif de l'opinion publique en faveur du retour à l'ordre met fin au mouvement de mai 1968. Le 30 mai, le général de Gaulle exploite un climat de peur croissant en dramatisant la situation avec un discours radiophonique, suivi d'une manifestation massive de soutien. Cette stratégie, couplée à la perception d'un désordre insoutenable (notamment les émeutes de Lyon qualifiées de « guerre civile »), convainc une partie de la population de rétablir l'ordre. Ce retournement symbolise les limites du mouvement, incapable de structurer une alternative politique claire. [...]
[...] Les images de gares désertes et de trains à l'arrêt deviennent des symboles de l'ampleur de la contestation. Cette vague de grèves illustre une nouvelle forme de mobilisation, à la fois spontanée et décentralisée, mais d'une puissance redoutable. Elle traduit un rejet global de l'ordre établi, porté par des aspirations communes : justice sociale, liberté d'expression et égalité. Bien que des tensions subsistent entre les différents groupes sociaux impliqués, cette convergence témoigne d'une solidarité inédite dans l'histoire contemporaine française. Les événements de Mai 68 s'imposent ainsi comme le point culminant de décennies de frustrations sociales et économiques. [...]
[...] Cependant, cette urbanisation massive ne se limite pas à la construction de logements. Elle s'inscrit dans une vision plus large d'aménagement du territoire. Les villes nouvelles = Parallèlement, le Plan d'Aménagement de 1960 (PADOG) renforce ces initiatives en région parisienne avec la création de cinq villes nouvelles : Cergy-Pontoise, Évry, Marne-la-Vallée, Melun-Sénart et Saint-Quentin-en-Yvelines. Ces projets visent à décongestionner Paris, qui concentre alors une part disproportionnée des infrastructures et des fonctions tertiaires, et à mieux répartir les populations. Ils s'intègrent dans une politique nationale d'équilibre territorial, favorisant l'émergence de huit métropoles régionales telles que Lille-Roubaix-Tourcoing, pour limiter les inégalités de développement entre régions. [...]
[...] Cette hausse du pouvoir d'achat entraîne une véritable explosion de la consommation de masse : les ménages investissent dans des biens modernes qui révolutionnent leur quotidien. Par exemple, la possession d'une voiture passe de des foyers en 1960 à en 1973. La télévision devient l'objet emblématique de cette transformation. Alors qu'en 1957, seuls foyers en possèdent une, ce chiffre atteint 11 millions en 1973 et 16 millions en 1980. Les innovations, comme l'introduction de la couleur en 1967 et l'arrivée de nouvelles chaînes (deux en 1964 et une troisième en 1973), renforcent son rôle central dans la vie quotidienne. [...]
[...] La démission du général de Gaulle en 1969 illustre toutefois l'impact profond de mai 1968, qui force une réorganisation des institutions et une réflexion sur l'intégration des changements réclamés par les différents mouvements sociaux. [...]
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