Si pour certains, les traités de 1918 eurent mis fin à cette guerre meurtrière que consituait la «Grande Guerre», pour d'autres ça continue. L'armistice de Moudros, bien que clôturant un épisode sanglant de l'histoire européenne, ouvre cependant un tout autre chapitre.
Aussi pour les Grecs et les Turcs, leur rivalité mutuelle s'est substituée à tout autre adversaire: le débarquement de l'armée grecque à Smyrne en mai 1919 sera le commencement de trois années de guerre gréco-turque qui se révélera être la plus sanglante de toutes. C'est dans ce contexte que Mustapha Kemal, héros national, rassembla les haillons de l'armée Ottomane et opposa une résistance farouche face à l'envahisseur. Brillant tacticien? Pas seulement, car il sera également l'artisan du retournement des alliances qui, initialement, jouaient en la défaveur des indépendantistes.
Et c'est dans ce contexte que se produisit l'inattendu: les Alliés qui jusqu'ici avaient toujours fournit à la Grèce un appui considérable, décidèrent cette fois-ci de changer leur fusil d'épaule. Ils ne s'opposèrent plus au futur Kemal Atatürk! Pire, la nouvelle de la victoire finale sur les Grecs sera accueillie par les pays de l'Entente avec un enthousiasme aussi grand que celle éprouvée à la nouvelle de la capitulation allemande.
[...] Le 6 septembre, les villes de Balıkesir et de Bilecik tombent à leur tour et Aydın suivra le jour suivant. Quant à Manisa, elle est reprise le 8 septembre. Ce sera durant les derniers jours précédent la prise de Smyrne que les anglais demanderont de l'aide à leur alliés français et Italiens dans la défense des Détroits. Mais ces derniers eurent tôt fait de retirer leurs troupes et abandonner les anglais dans une position des plus délicates. Le 9 septembre, la cavalerie Turque fera son entrée triomphante dans la ville de Smyrne. [...]
[...] Chasse-gardée des Grandes Puissances, la diplomatie ne fut guère le point fort du gouvernement d'Ankara. Pourtant, ils prirent conscience qu'il ne suffit pas de gagner la guerre. Encore faut-il gagner la paix et cette paix devra été acquise qu'en s'aventurant sur de nombreux points touchant, hormis les questions territoriales, les privilèges économiques, fiscales, etc . Plus en détail, il sera abordé la question de l'abolition des capitulations judiciaires et fiscales, suppression du contrôle européen sur les revenus de l'état, reconnaissance de la souveraineté de la nouvelle Turquie sur les Détroits, autant de concessions que la diplomatie Française et Anglaise qualifiera de «caprices de grand enfants». [...]
[...] S'il n'est plus possible d'obtenir sa route des Indes terrestre par les armes, on tentera d'accomplir ses objectifs par la négociation. Toute ces aides seront précieusement mises à disposition dans la préparation de la Grande Offensive d'août 1922 qui allait mettre fin à l'occupation grecque de l'Asie Mineure Occidentale. Cependant, arrivés à la fin du mois de mars 1922, les dirigeants de l'Entente organisèrent une nouvelle conférence qui allait se tenir à Paris, afin d'éviter l'ultime carnage, avec toujours comme proposition, un nouveau réaménagement du traité de Sèvres stipulant un retrait grec en Asie Mineure en échange de leur présence durable en Thrace Orientale. [...]
[...] La Grèce souhaite un règlement du conflit de manière rapide afin de songer à la reconstruction. Cependant, elle se battra principalement pour tenter de conserver la Thrace Orientale et les îles du Nord Est de la mer Egée, tel Imbros et Ténédos. La question de l'échange des populations sera aussi évoquée, impliquant plus d'un million et demi de Grecs contre cinq-cent mille Turcs et autres Musulmans. La question d'indemnités de guerres en faveur de la Turquie constituera également un autre problème de taille étant donné de la faillite du pays. [...]
[...] L'objectif était de forcer Mustapha Kemal à céder les possessions de Smyrne en faveur de la Grèce. Partis d'Usak, elles avancent rapidement, occupant les voies de chemins de fer Eskisehir. Après trois jours de progression, les grecs voient une nouvelle fois la route bloqué par les forces Kémalistes retranchés à Inönü. Ismet Bey, promu Général, déploya ses troupes sur les lieux où elles arrêtèrent la progression grecque. Le choc fut terrible et aura provoqué plusieurs milliers de victimes dans les deux camps. [...]
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