Mouvements libéraux, Europe, 1820, libéralisme
Le titre peut paraitre un paradoxe puisque ce qui domine c'est avant tout la restauration. Le congrès de Vienne a été quelque chose de déterminant et animé par une volonté de restauration et de réaction et donc on peut être surpris que l'on parle de l'Europe libérale.
Nous avançons dans la chronologie, on parle des années 1820 et que tout se passe comme s'il fallait 5 ans aux libéraux pour refaire surface (sens propre du terme)
Cette Europe libérale des années 1820 vient s'opposer à la restauration politique, au principe de droit divin, au principe de la sainte-alliance (qui a pour but précisément de contrecarrer tout mouvement libéral et toute protestation contre cette restauration)
On est dans un affrontement qui va en réalité affecter toute l'Europe. Une Europe territorialement recomposée, et c'est cette recomposition (surtout en Italie) qui contribue à éclairer cette affirmation des mouvements libéraux.
On observe aussi une expansion du libéralisme dans toute l'Amérique latine. Il ne faut pas oublier que quand on parle de cette Europe des années 1820, qu'en même temps, il se passe des mouvements fondamentaux en Amérique du Sud. (Des mouvements parallèles car il y a un libéralisme qui s'affirme en Espagne/Portugal et que toute l'Amérique du Sud est héritière de la domination espagnole et portugaise) Ce qui se passe en Espagne/Portugal a des conséquences en Amérique du Sud.
[...] Face à l'empire Ottoman les grecs mènent une "lutte nationale" (en réalité c'est la revendication du peuple grec au droit de disposer de lui même) mais aussi une lutte religieuse. Les grecs sont des chrétiens orthodoxes soumis à un prince musulman. Et ils s'engagent encore dans une lutte économique car les Ottoman prélèvent une part importante des profits qui émanent du territoire. C'est comme cela que dès 1816 se forme en Grèce un vaste réseau libéral, peu à peu rejoint par certains de ses officiers. Ce réseau est, peu à peu, organisé par Alexandre Ypsilanti. [...]
[...] L'Angleterre a deux désirs, celui du maintient de l'équilibre diplomatique de l'Europe (donc que la Russie n'agrandisse pas son influence). Il ne faut qu'il y ait un état qui s'agrandisse et devient d'un coup plus puissant, or si la Russie contrôle la proclamation de l'indépendance de la Grèce c'est fort inquiétant. L'autre désir s'est qu'elle n'est pas prête à réprimer quelque mouvement libéral que se soit. Car le Royaume-Uni incarne le libéralisme en Europe. Il y a donc un affrontement d'intérêt et effectivement l'Autriche et le Royaume-Uni sont très inquiets devant cette expansion russe. [...]
[...] Ils plaçaient beaucoup d'espoir dans le tsar Alexandre. Mais le tsar malgré son intelligence politique n'ose pas faire ses réformes. Ces officiers marqués donc par les idées révolutionnaires et libérale française et qui ont connu l'élan de l'Allemagne nationaliste en 1813, n'acceptent plus que la société russe s'enferme dans l'obscurantisme dans laquelle elle se trouve (symbole : servage, vivre dans un pays ou l'économie entière repose sur le servage c'est presque une humiliation). Ces officiers forment eux aussi des sociétés secrètes dans lesquelles ils rêvent de réforme. [...]
[...] C'est donc pour cela que les libéraux sont favorables au suffrage censitaire. Après tout les libéraux ne sont pas d'accord sur la façon dont on va déterminer qui a le droit de voter. Ils ont peur cependant de confier le droit de voter à quelqu'un qui ne l'exercerait pas en toute liberté. Ils lient le droit de vote limité, restreint à leur sacro-sainte liberté. On ne peut exercer un droit de vote que si on l'exerce en toute liberté et en toute connaissance de cause. [...]
[...] Une flotte britannique, française et russe rencontre et détruit la flotte turco-egyptienne à Navarin en 1827. A partir de là c'est la France qui prend la direction des opérations, c'est un général d'empire : le général Maison, qui prend la tête de l'expédition de Morée et qui achève la victoire de la cause grecque. Certes la Russie ensuite s'engage et vainc définitivement les ottomans en 1829. Finalement l'indépendance de la Grèce est proclamée en 1830 mais tout cela s'est fait dans une grande complexité et grâce à une alliance contre nature. [...]
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