L'histoire est une science humaine qui travaille à partir de matériaux très divers qu'on appelle des sources. S'il y a plus de soixante ans, on considérait encore que les sources émanaient principalement des lieux de pouvoir et consistaient en des documents écrits, normatifs, dans la mesure où l'histoire était une histoire des nations et de ses élites, aujourd'hui, l'évolution de la discipline fait que tout document historique a un statut de source et peut faire l'objet d'un commentaire historique. Le travail de l'historien est de "faire parler" sa source, de la soumettre à questionnement pour mieux comprendre une réalité historique. La plupart des sources sont des documents historiquement datés qui ne posent pas problème. D'autres, notamment les séries statistiques, posent de délicats problèmes d'évaluation, dans la mesure où la construction d'un indice est toujours déjà un choix. Il faudra toujours s'interroger sur son mode de construction afin d'éviter le contresens. Ainsi, l'indice des prix de gros tel qu'il a été calculé en France entre 1914 et 1939 était élaboré à partir des prix des marchandises importées, ce qui signifie qu'il supportait de façon importante les effets des variations des prix des matières premières sur les marchés mondiaux : son efficacité comme indicateur du mouvement général des prix s'en trouve donc sérieusement hypothéqué.
Avant toute chose, précisons que deux écueils guettent l'étudiant lors du commentaire : la paraphrase et la tendance à la dissertation à propos du texte. Ces deux écueils sont presque aussi graves. La paraphrase est l'inclination à redire ce qui est écrit dans le texte avec d'autres mots sans rien expliquer ni apporter de nouveau. Exemple type de la paraphrase pour analyser la phrase de De Gaulle "la politique de la France ne se fait pas à la corbeille" : "pour De Gaulle, la politique intérieure de la France ne doit pas être dictée par des impératifs extérieurs tels que le cours de la bourse" : une telle explication n'est en fait qu'une traduction du terme de corbeille et en aucun cas un commentaire ou une analyse (...)
[...] Elle doit donc prendre une certaine distance avec le document et il n'y aura pas de nouvelle citation sauf si une phrase du texte se trouvait en résumer avec bonheur toute la portée. Mais ce cas n'est pas fréquent. La conclusion a aussi pour dernière fonction de situer les apports du document dans le cadre général de l'historiographie du sujet pour dire en quoi il a pu conforter ou infirmer telle ou telle vision historiographique. Quelquefois, le texte en lui-même n'apportera pas d'élément essentiel à la science historique. Dans ce cas, vous pourrez définir l'apport du document par opposition à telle ou telle vision simpliste qu'on aurait pu se faire avant l'analyse. [...]
[...] Le plus souvent, le titre sera le plus neutre possible pour décrire le document sans pour autant l'interpréter. Là encore, il ne nécessitera aucune analyse. Quelquefois, cependant, l'enseignant peut donner au titre une allure problématique Les raisons de la puissance économique des Etats-Unis vues par X Sans orienter définitivement votre commentaire vers ce seul aspect du document, qui peut en comporter beaucoup d'autres, vous devrez tenir néanmoins compte de la problématique suggérée et la considérer comme primordiale dans le commentaire attendu. [...]
[...] Ces deux écueils sont presque aussi graves. La paraphrase est l'inclination à redire ce qui est écrit dans le texte avec d'autres mots sans rien expliquer ni apporter de nouveau. Exemple type de la paraphrase pour analyser la phrase de De Gaulle la politique de la France ne se fait pas à la corbeille : pour De Gaulle, la politique intérieure de la France ne doit pas être dictée par des impératifs extérieurs tels que le cours de la bourse : une telle explication n'est en fait qu'une traduction du terme de corbeille et en aucun cas un commentaire ou une analyse. [...]
[...] Il est interdit d'argumenter sans citer mais il est tout aussi interdit de citer sans argumenter. Nous retrouvons ici nos deux écueils mentionnés au commencement : la dérive vers la dissertation et la paraphrase. Pour la rédaction, je vous renvoie aux mêmes conseils que pour la dissertation : soignez vos transitions, votre style, votre orthographe, respectez les paragraphes, les majuscules, ne soyez pas anthropomorphique, faites attention à avoir une écriture lisible. La conclusion a pour fonction de ramasser en quelques lignes les apports essentiels du document et de rappeler les réponses données au cours du développement aux questions de votre introduction. [...]
[...] Pour vous y reconnaître, notez à côté de votre texte chaque passage du numéro de votre partie et sous-partie dans laquelle l'analyse du passage correspondant prendra place. Cela vous permettra de visualiser d'un seul coup d'œil à quel moment tel passage doit être expliqué et cela vous indiquera tout de suite si tel passage du document reste inexpliqué. Exceptionnellement, un passage peut être expliqué à deux endroits de votre développement à condition qu'il n'y ait ni redondance ni contradiction mais approfondissement à deux niveaux différents dans votre analyse. [...]
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