La fin du XIXe siècle est marquée par une nouvelle expansion coloniale qui est le fruit des changements économiques et des transformations démographiques. La crise économique nécessite de nouveaux marchés que les pays du vieux continent vont trouver en Afrique et en Asie. Les puissances européennes vont donc se lancer dans une course aux colonies qui va conduire à des conflits internationaux entre les pays européens. Les colonies deviennent des monnaies d'échanges pour régler les conflits, on voit donc apparaître une nouvelle politique internationale. L'accumulation de ces différentes crises internationales, liées notamment au partage du monde, vont fragiliser les relations déjà sensibles entre les 2 blocs, c'est-à-dire les pays de la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie) et ceux de la future Triple Entente (RU, France, Russie) (...)
[...] L'Allemagne comprend qu'elle ne pourra plus très longtemps empêcher l'implantation française au Maroc et que les droits qu'elle prétend posséder au Maroc vont pouvoir lui servir de monnaie d'échange avec la France. Elle est prête à courir le risque d'un conflit pour obtenir des gains territoriaux en Afrique. A partir de 1908 elle va donc changer d'attitude. Le 9 Février 1909, un accord est signé entre la France et l'Allemagne. Cet accord est d'ordre économique, il stipule que la France promet de sauvegarder l'égalité économique au Maroc et l'Allemagne reconnait les intérêts politiques de la France tout en affirmant ne rechercher que des intérêts économiques. [...]
[...] Des troubles éclatent dans le pays, notamment dans la région des confins algéro-marocains, ce qui entraina l'intervention de la France. En 1905, la France qui est la seul créancière du Maroc et qui parvient à faire adhérer les puissances méditerranéennes à son projet d'expansion au Maroc, envoie Saint-René Taillandier, ministre de France à Tanger, à Fez pour tenter d'imposer des conseillers français qui s'occuperaient de mettre en place un programme de réformes concernant les affaires administratives, économiques et militaires. Il s'agit en fait de commencer établir un protectorat. [...]
[...] Le 8 Avril 1904, la France et l'Angleterre signe l'Entente Cordiale. Cependant, avec le troc Égypte- Maroc, l'Allemagne se sent humiliée car la question du Maroc est réglée sans elle. Par ailleurs, cet accord est pour les allemands l'annonce d'un monopole des français sur les atouts économiques du Maroc. Le gouvernement allemand, se doute bien que cet accord prépare un plus grand rapprochement entre la France et le Royaume-Uni. L'Allemagne déclenche la première crise marocaine en 1905 dans le but de séparer les nouveaux amis et de rassurer l'opinion sur une possible intervention pour protéger les intérêts de l'Allemagne au Maroc. [...]
[...] Influencé par l'Allemagne, le Sultan demande la réunion de cette conférence. Ce coup de Tanger inquiète les français, notamment le président du conseil, Rouvier, qui est persuadé qu'il faut s'entendre avec l'Allemagne pour éviter la guerre. Delcassé, quant à lui, est persuadé que l'Allemagne bluffe et qu'elle n'ira pas jusqu'à déclencher la guerre. L'Allemagne va exploiter la brèche entre les 2 politiques menées en France, celle de Delcassé et celle de Rouvier. En conseil des ministres, Delcassé expose les intentions anglaises en vue d'une action commune et prévient les ministres que si la France refuse les offres anglaises, ces derniers vont à nouveau se tourner du côté de l'Allemagne. [...]
[...] Dans cette crise, la France n'est pas soutenue par la Russie qui était seule dans la crise de Bosnie-Herzégovine. Cependant, elle reçoit un très fort appui anglais. En effet, l'Angleterre avait d'abord conseillée de poursuivre les négociations mais elle ne tolère pas les exigences allemandes et déclare qu'elle est décidée à aller jusqu'à la guerre pour aider la France et lui empêcher une telle humiliation. L'Allemagne se résout donc à modérer ses prétentions et accepte une compensation plus limitée. Or, la France qui ne veut pas paraitre faible en cédant a ce chantage, demande un échange avec une partie du Togo ou du Cameroun ce que l'Allemagne refuse catégoriquement. [...]
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