Pour R. Deliège (1996), le mariage est « l'union entre un homme et une femme visant à donner aux enfants naissant de cette femme un statut légitime ». Cette union tient un rôle important dans la création de liens sociaux. Pour R. le Jan « l'échange de femmes constitue le pivot autour duquel s'organise le système de l'échange social, la femme étant à la fois un gage de paix, une force créatrice de liens et le creuset où se perpétuent les lignées. »
Le mariage et le système de filiation cognatique caractérisent le système de parenté au Haut Moyen-Âge. La parenté est donc autant fondée sur la cognatio ( lien du sang), que sur la « charité » c'est-à-dire la parenté spirituelle. Aussi, la parenté implique la familiarité et la bienveillance. Dès lors, il apparaît que le mariage n'est pas seulement l'affaire de deux individus, il implique et lie des parentales.
Quelles évolutions connaît le mariage entre le VIe et le IXe siècles, et quelles en sont les conséquences sur les structures de parenté ? Comment réagissent les différents groupes et les individus à l'instauration d'un mariage chrétien ?
[...] Le mariage chrétien se caractérise par : - Son indissolubilité, même si le mariage n'est institutionnalisé comme sacrement qu'au Concile de Latran III en 1189. Affaire du divorce de Lothaire II(855-869) sous le pae Nicolas I. Lothaire II dissout son mariage avec Teutberge car l'union n'est pas féconde. Le roi fait une pénitence publique pour pouvoir recevoir l'accord du pape pour se remarier légalement, mais le pape persiste à juger le remariage comme impossible. - Son caractère monogamique. - La recherche du consentement, la promotion de la cellule conjugale et surtout de l'image de l'épouse. [...]
[...] - Le ratio homme/femme oblige au monachisme masculin. Mais les familles enlèvent aussi les filles du marché matrimoniales pour éviter les rapts et pour maintenir une certaine homogamie (mariage entre personnes de même catégorie). Il en résulte un développement du monachisme féminin, allant de pair avec la christianisation des sociétés, en Gaule et en Angleterre au 7e et aux 8e-9e en Germanie. - La parenté a aussi un rôle dans le mariage en lui-même, c'est-à-dire dans les rituels qui entourent le mariage. [...]
[...] Il en résulte le développement de la patrilinéarité, et l'endogamie va perdurer. La patriléarité se perçoit dans les testaments comme c'est le cas de celui d'Evrard de Frioul qui favorise particulièrement son fils ainé dans ces donations. Conclusion : le rolle du mariage est important dans l'organisation des sociétés médiévales. C'est un enjeu de pouvoir et de contrôle des comportements que l'église a bien compris. C'est pourquoi elle s'est efforcée à l'époque carolingienne, avec le soutien apparent du pouvoir carolingien de christianiser et d'uniformiser cette forme d'union. [...]
[...] Chaque parent a volonté de marier tous ces enfants. A l'époque médiévale comme le ratio homme/femme est en faveur des hommes (plus d'hommes que de femmes du fait de la surmortalité féminine en couche), le monachisme masculin apparaît comme une solution au célibat naturel. De plus dans les familles aristocratiques, les carrières ecclésiastiques sont recherchées car elles permettent d'accroître la fortune de la parentèle La cellule conjugale : structure primaire de la Sippe Comme on l'a dit le mariage est le pivot autour duquel s'organise le système de l'échange social. [...]
[...] Le mariage de type germanique : friedelehe et muntehe. Le rapt. Les formes d'unions matrimoniales font changer à partir du VIIIe avec la mise en place d'un mariage chrétien. Parenté : entité sociale omniprésente dans le quotidien des sociétés des 6e- 9e siècle puisqu'il s'agit de sociétés holistes, où le groupe prime sur l'individu. Ce groupe, ou cette entité correspond à la famille au sens au sens large ce qui correspond à la Sippe(n), que l'on traduit par groupement de parenté. [...]
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