« Un effroyable entassement populaire dans les quartiers du centre et de l'est [...] où la densité et la saleté de l'habitat avaient converti la ville en un amas de pierrailles sans air et sans lumière », c'est ainsi que Bergeron décrit les conditions de vie des ouvriers venus à Paris au début du 19e. Ces ouvriers arrivés en masse dans les villes suite à une industrialisation importante logent dans des conditions épouvantables. La question du logement de ces ouvriers, nouveau moteur de la croissance du 19e siècle, est donc rapidement survenue dans la mesure où il était difficile voire même dangereux de les laisser dans cette misère. On assiste donc à une prise de conscience générale qui va engendrer des évolutions concernant leur logement. Alors qu'au début du 19e, il est plus pertinent d'évoquer les ouvriers de manière générale car il existe des situations diverses et variées selon les régions et pays, il devient intéressant d'étudier par la suite la construction de la classe ouvrière au cours du siècle qui va d'ailleurs donner naissance à un « logement ouvrier ». Le sentiment de classe se développe à travers les revendications et luttes sociales, les ouvriers développent une culture, se soudent et finalement, on constate que leurs conditions de vie sont analogues dans beaucoup de pays européens : on assiste à une homogénéisation de la situation des ouvriers. Pour notre étude qui concerne l'ensemble de l'Europe, nous travaillerons avec des exemples anglais, allemand ou encore suédois, mais dans la mesure où la situation est assez semblable à travers les différents pays du continent, nous accentuerons surtout les recherches sur le cas français. (...)
[...] Il arrive que la famille entière dorme dans le même lit ; certains habitent des greniers, des caves et ont comme matelas, des fanes de pommes de terre. Ces enquêtes révèlent une véritable détresse matérielle et une misère morale, il est coutume de dire qu'on n'y vit pas, on survit Les quelques nouvelles constructions, en réponse à la demande conséquente d'ouvriers arrivés en ville, sont le plus souvent de piètre qualité, et le degré d'occupation des maisons est démesurément augmenté afin de rentabiliser les investissements. [...]
[...] La révolution industrielle, déclenchée en Angleterre vers 1760, a engagé l'humanité vers une vie probablement meilleure, plus longue, plus sûre, plus confortable, avec toujours davantage de progrès techniques, mais elle a également entrainé une dégradation dans la qualité de l'environnement en général, et ce particulièrement au 19e, si on en juge par les conditions de vie insalubres des premiers ouvriers urbains. En effet, la première révolution industrielle a provoqué un exode rural important. Le développement du factory system qui met fin à la proto- industrialisation, oblige les nouveaux ouvriers à quitter leur campagne, et donc à emménager en ville. Cette demande conséquente et soudaine de logement n'est pas sans poser de difficultés, de plus que l'on constate une accélération de la croissance démographique. [...]
[...] Dans le nord de la France, un autre type de logement pour les ouvriers, appelé coron, se crée. Les corons étaient situés à proximité des usines et lieux de travail, et ce notamment dans le bassin minier. Ces logements appartiennent aux patrons et sont la plupart du temps accompagnés de parcelles de jardins ouvriers. L'écrivain Emile Zola illustre ce mode de vie dans son œuvre Germinal publiée en 1885. Ces corons représentent un réel progrès en matière de logement des ouvriers car l'architecture lilloise sous forme de courées favorisait fortement la profusion des maladies comme le choléra. [...]
[...] La question du logement de ces ouvriers, nouveau moteur de la croissance du 19e siècle, est donc rapidement survenue dans la mesure où il était difficile voire même dangereux de les laisser dans cette misère. On assiste donc à une prise de conscience générale qui va engendrer des évolutions concernant leur logement. Alors qu'au début du 19e, il est plus pertinent d'évoquer les ouvriers de manière générale car il existe des situations diverses et variées selon les régions et pays, il devient intéressant d'étudier par la suite la construction de la classe ouvrière au cours du siècle qui va d'ailleurs donner naissance à un logement ouvrier Le sentiment de classe se développe à travers les revendications et luttes sociales, les ouvriers développent une culture, se soudent et finalement, on constate que leurs conditions de vie sont analogues dans beaucoup de pays européens : on assiste à une homogénéisation de la situation des ouvriers. [...]
[...] Il y a une véritable pénurie de logements pour les ouvriers qui sont de plus en plus nombreux, et le Front populaire, élu en 1936, ne réussit pas à remédier à la situation dramatique que connaît la France à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Par ailleurs, dans ce souci européen de mettre la ville à la campagne quelques 15 cités-jardins sont construites autour de Paris entre 1921 et 1939. On y retrouve les volontés d'urbanisme et d'hygiénisme ; ces cités-jardins allient recherche architecturale et nature. Parallèlement, le premier ministre suédois, P. Albin, lance le programme Folkhemmet foyer du peuple en 1932, ce qui illustre bien ce désir européen d'évolution et d'améliorations. [...]
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